Être voyant et /ou médium en 2024.

De tous temps, des individus ont été capables de deviner l' avenir, de faire des prophéties, d'avoir la vision d 'un évènement futur, d' une catastrophe ou d'évènements bénéfiques, ceci sous différentes formes.Les personnes qui lisent ces articles et s' intéressent à ces sujets savent déjà à quoi s' en tenir. Dans l' inconscient collectif ces personnes étaient et sont encore une énigme et même une crainte, un peu moins aujourd'hui.

Nous sommes en 2023, la situation sanitaire change la donne , mais la base reste la même, il y a enfin ! une lueur positive après deux ans de galère , les voyants sont toujours utiles. Après 12 ans d'exercice professionnel je peux faire le bilan et me dire que les voyants sont utiles et ont une place dans la société d 'aujourd'hui , comme celle d 'hier,

L'être humain est faible, sensible, comme un enfant, il a un besoin perpétuel d'être rassuré, le curé jouait un rôle important pour l’équilibre des familles, et le médecin lui aussi jouait un rôle capital, que nous reste t' il pour trouver un sens à notre vie quant elle bascule ? le voyant ? qui va enfin nous écouter , nous rassurer sur notre avenir incertain.

De nombreux cabinets travaillent 24h sur 24 ,7 jours sur 7, c 'est parfois pour un consultant la seule solution pour ne pas sombrer, je critique cependant certaines méthodes ruineuses mettant des personnes en difficultés. Les médias s’en mêlent et commencent à avertir les personnes des risques de ces pratiques.

Renseignez vous : un bon voyant a des clients, le bouche à oreille se fait, et c’est cela qui vous renseignera le mieux sur son honnêteté et ses capacités.

Rappelez vous toujours, que si les grandes lignes sont écrites, vous avez votre libre- arbitre, votre avenir dépends aussi de VOUS .

Vous pouvez me consulter, je ferai le maximum pour vous aider

Chris
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jeudi 3 janvier 2013

LA NATURE CONSCIENTE.

Interview Rupert Sheldrake :
La nature consciente

Dans cet entretien, Rupert Sheldrake revient sur les origines de la séparation entre l’être humain et la nature, et propose une autre conception, fondée sur l’existence de champs qui nous relient à elle.

Sommes-nous conscients de la distance que nous avons mise entre nous et la nature ?
Je pense que beaucoup de gens n’en sont pas conscients. Durant la semaine, la plupart ont une attitude mécaniste envers la nature, en accord avec la science matérialiste. Mais le week-end, ils basculent sur un autre mode. C’est pourquoi les routes menant hors des grandes villes occidentales sont saturées le vendredi soir : les gens tentent de rejoindre la nature – en voiture. Cette attitude duelle est devenue patente au début du XIXe siècle, lorsque la pensée mécaniste a commencé à dominer dans les milieux intellectuels. Les romantiques se sont rebellés en voulant revenir au contact du monde naturel. Mais c’est le revers de la même médaille. En Europe, nous héritons de ces deux traditions et nous habitons tantôt l’une, tantôt l’autre, durant la semaine le monde mécaniste, pendant le week-end et les vacances, la connexion romantique avec la nature.
Quelle est l’origine de nos théories sur la nature ?
Le penseur le plus influent de la vision mécaniste de la nature a été René Descartes. Dans le dualisme cartésien, la matière est inconsciente et l’esprit est conscient. Seuls les humains, les anges et Dieu sont des êtres spirituels. Le corps humain, les animaux, les plantes et tout le reste de la nature sont faits de matière inanimée. Descartes a créé cette séparation entre le corps et l’esprit, l’être humain et les autres animaux qui sont juste des machines, ce qui signifie que nous pouvons avoir des élevages en batterie ou pratiquer la vivisection.
N’est-ce pas paradoxal que tout en ayant généralement cessé de nous considérer comme des créatures divines, nous ayons un sentiment aigu de supériorité sur la nature ?
Jusqu’au XIXe siècle, presque toute la science était dualiste. La plupart des scientifiques étaient juifs ou chrétiens et cela ne leur posait pas de problème, car le règne spirituel était séparé du règne matériel. Avec l’avènement de la philosophie et de la science matérialiste, le dualisme cartésien s’est réduit à une chose : la matière. Ce matérialisme hérite de Descartes l’idée que l’homme est supérieur au reste de la nature. Dans cette vision, ce sont la raison, la science et la technologie qui rendent les êtres humains supérieurs.
Mais la science n’est-elle pas aussi en train d’établir que nous sommes beaucoup plus proches des animaux que nous le pensions ?
Dans son livre, The Expression of Emotions in Man and Animals, Charles Darwin montrait déjà comment les émotions et leur expression sont similaires chez l’homme et l’animal. La physiologie moderne révèle que nous avons en partage avec les animaux beaucoup de nos réponses comportementales –la montée d’adrénaline, l’alternative « combattre ou fuir », etc. Nombre de nos émotions sont fondées sur notre nature animale. Avant l’avènement de la science mécaniste, tout le monde l’avait compris. Dans toutes les universités médiévales d’Europe, et également dans les églises et les monastères, on se basait sur Saint Thomas d’Aquin et Aristote, qui disaient que toutes les choses vivantes ont une âme, que la terre, que les étoiles et les planètes ont une intelligence – l’intelligence angélique – et que toutes les plantes ont une âme – l’âme végétative qui leur donne forme. Selon cette conception, tous les animaux ont une âme végétative qui donne forme à leur corps et une âme animale. En français et en anglais, animal vient de anima qui en latin signifie âme. L’âme animale est ce qui lui permet d’intégrer ses instincts, ses sens. Quant aux hommes, ils ont une âme végétative qui donne forme à leur corps, une âme animale qui a trait à leurs émotions et leurs sens, comme les animaux. En plus, ils ont l’âme intellectuelle qui concerne l’esprit rationnel, et l’usage du langage et de la raison. Ils sont différents, mais pas séparés.

Tout l’univers est considéré comme un organisme qui se développe.


Est-ce que la science pourrait ressusciter la vision d’une conscience plus également répartie entre les créatures vivantes ?
Alors que nous sommes en train de dépasser les conceptions mécanistes, le nouveau modèle de la réalité revient à une conception animiste de la nature vivante. Tout l’univers est considéré comme un organisme qui se développe. Dans cette vision, les animaux et les plantes sont des organismes avec un principe auto-organisateur, ils ont leur propre finalité. Ce ne sont pas des machines. Toute la nature est aujourd’hui considérée comme organique et s’auto-organisant. Dans ma propre théorie de la résonance morphique, la nature, au lieu d’être modelée par des lois immuables existant en dehors d’elle, est construite à partir d’habitudes héritées, en évolution, qui sont en œuvre en elle.
Comment décrire les champs morphiques qui selon vous contiennent le plan des organismes vivants et leurs habitudes de comportement ?
Ce sont des champs qui organisent des systèmes : les molécules, les tissus, les cellules, les organes, les organismes et les sociétés d’organismes comme les nuées d’oiseaux, les meutes de loups, les familles humaines. La société est faite d’organismes, eux-mêmes faits d’organes, qui ont des tissus, qui ont des cellules, etc. La totalité est supérieure à la somme des parties ; à chaque niveau, quelque chose donne forme et cohérence à l’ensemble, et lui donne une finalité. Un embryon se développe en un organisme entier qui est le but visé : ce but visé est ce qu’on appelle un attracteur. Un autre attracteur est la forme finale de la protéine, par exemple. Ce que j’appelle champ morphique – du grec morphê, forme –, ce sont des champs organisateurs, avec en eux des attracteurs.
De quoi sont faits ces champs selon vous ?
Vous pouvez poser la même question au sujet de la gravitation. De quoi est-elle faite ? Au XIXe siècle, on pensait que les champs électromagnétiques étaient constitués d’éther, une matière subtile. Einstein a montré qu’il n’en était rien. Les champs électromagnétiques sont faits de champs électromagnétiques. Les champs qui délimitent, contrôlent et organisent l’énergie sont faits de champs et rien d’autre.
Y a-t-il différents types de champs morphiques ?
Il y a les champs morphogénétiques, des champs de forme avec des attracteurs qui organisent des systèmes indépendants. Ils ont un rôle très similaire à ce qu’Aristote appelait l’âme végétative, qui donnait aux plantes et au corps des animaux leur forme, car elle en contenait une version invisible et attirait en quelque sorte l’organisme en développement vers sa forme finale. C’était à la fois un plan invisible et un but : l'organisme, en suivant le plan, allait vers la réalisation de la forme. Pour Aristote, l’âme n’était pas dans le corps, c’est le corps qui était dans l’âme. L’hypothèse des champs morphogénétiques a été avancée dans les années 1920 par des biologistes en Russie, en Allemagne et en Autriche. L’idée est qu’il existe un champ invisible dans les organismes vivants et autour d’eux, qui leur donne forme. Il n’y a pas qu’un seul champ, mais une hiérarchie de champs : le champ de l’organisme entier et des champs pour les yeux, le foie, la rate, les bras les jambes… Et à l’intérieur, des champs pour les tissus, les os… Chez les animaux, il existe un autre type de champs, les champs comportementaux : ils organisent le système nerveux et lient l’animal à son environnement. Un prédateur qui cherche sa proie est dans un champ proie-prédateur, et lorsqu’il voit une proie, plante ou animal, il lui est lié. Celui qui avait la meilleure description abstraite de ce type de champs comportementaux était un mathématicien français, René Thom, qui expliquait comment un système va vers un but. Il y a aussi des champs sociaux qui coordonnent les organismes dans un groupe social, comme les nuées d’oiseaux. Outre qu’ils organisent les systèmes en fonction des formes, des schémas et des attracteurs, ces champs ont en commun d’avoir une mémoire inhérente et d’être modelés par les expériences du passé.
Comment cette expérience est-elle véhiculée ?
Tous les individus contribuent à cette mémoire collective par ce que j’appelle résonance morphique. Nous sommes influencés par la résonance d’innombrables personnes. Lorsque vous apprenez le français quand vous êtes bébé, vous entendez les gens parler français autour de vous, et vous résonnez avec eux. À chaque fois que nous parlons, vous et moi contribuons respectivement à ces champs de français et d’anglais. Nous héritons d’un grand nombre de concepts et de métaphores à travers notre langage et tout cela repose sur la résonance morphique.
Vous avez parlé de rats de laboratoire qui apprennent à faire une tâche en Europe, et transmettent cette capacité à d’autres rats aux états-Unis. Est-ce un autre exemple de résonance morphique ?
C’est une autre manière dont fonctionne la résonance morphique. Les rats apprennent des tours dans une série d’expérimentations à Harvard. Et ensuite les rats en Écosse ou en Australie ont plus de facilité à apprendre ces mêmes tours. C’est arrivé. Un autre exemple nous est fourni par le comportement humain : certains semblent capter plus vite les choses que d’autres ont apprises. Je pense que la résonance morphique est à l’œuvre sans arrêt chez les humains. Chaque espèce hérite d’une mémoire collective. Et nous aussi. C’est ce que Jung appelait l’inconscient collectif, mais il pensait que ça ne concernait que l’esprit humain. Je pense que c’est la manière de fonctionner de toutes les espèces et de l’ensemble de la nature.

Chez les animaux, il existe un autre type de champs, les champs comportementaux.


Est-ce que le sens de l’orientation des pigeons voyageurs peut également être expliqué par le champs et la résonance morphique ?
Aucune des hypothèses avancées jusqu’à présent n’est satisfaisante. Ma théorie est que les pigeons sont liés à leur pigeonnier par un champ morphique, ils forment un lien avec leur habitat par leurs interactions avec lui. Lorsque vous les éloignez, ce champ est étendu comme un grand élastique, et les pigeons une fois relâchés peuvent sentir une attraction venant d’une direction en particulier… Je pense qu’ils sentent cette attraction, et non qu’ils font des calculs complexes basés sur la position du soleil. Le magnétisme, la théorie la plus en vogue, peut les aider peut-être. Mais la boussole indique le nord, elle ne vous dit pas où est la maison.
Vous parlez de télépathie entre les chiens et leurs propriétaires. Pensez-vous que le même type de champ se crée entre eux quand ils vivent ensemble ?
Oui. Ils font partie d’un champ social. Les chiens sont hautement sociables et nous les adoptons comme membres de la famille. Des interactions répétées résulte la création d’un champ social, un lien de familiarité et d’habitudes. En cas de séparation, ce lien subsiste, ce qui signifie que le chien peut capter les intentions ou les pensées de son maître à distance, et commencer à attendre à la porte lorsqu’il décide de rentrer à la maison. Environ 50 % des chiens le font. Il y a aussi un phénomène rare mais fascinant : lorsque quelqu’un emménage dans une nouvelle ville, laissant le chien derrière lui, le chien peut se rendre dans cet endroit où il n’a jamais été auparavant et le retrouver. Ce n’est pas juste en reniflant au hasard. Cela arrive même quand les gens ont voyagé en train, en avion ou en voiture. Ils sentent où est leur maître, en vertu de ce lien élastique qui relie également le pigeon à son pigeonnier.
Pourquoi parlez-vous plus volontiers de télépathie que de champ ?
C’est un mot approprié, puisqu’il signifie sensation à distance. Autrement dit, il désigne non pas les pensées ou les idées, mais les sensations. J’utilise ce mot parce qu’il est communément utilisé, parce que c’est un sujet tabou en science, et que beaucoup de scientifiques prétendent en public que ça n’existe pas et le reconnaissent en privé. Si la télépathie existe, elle est un phénomène normal et biologique, et non surnaturel. Je fais une distinction entre les preuves de la télépathie – j’ai fait des expériences qui montrent qu’elle existe –, et le cadre explicatif. Ma théorie est le champ, mais il en existe d’autres.
Qu’est-ce que cela révèle sur la conscience des êtres humains et des animaux, des végétaux ?
Tous les animaux sociaux ont des liens avec les autres membres du groupe, ils s’en soucient et prennent soin des autres. C’est différent pour les reptiles qui laissent les œufs derrière eux. Mais les mammifères qui sont nourris par une mère, par définition, ont des liens. Nous avons le même système social et émotionnel que les autres animaux. Si vous aimez quelqu’un, vous êtes content de le voir. Un chien aussi se réjouit de voir son maître revenir à la maison. Mais nous humains avons le monde du langage, de la culture et des pensées que les animaux n’ont pas, ce qui nous rend différents. Il y a peu de chances qu’un chien apprécie les subtilités de la physique quantique ou soit un lecteur de Marcel Proust. Mais pour les choses essentielles de notre vie sociale – l’attention, l’amour, la satisfaction des besoins, la maladie, le soutien – nous pouvons interagir avec les animaux de manière très significative.
Que pensez-vous des gens qui interagissent avec des animaux sauvages ?
Beaucoup de gens le font, sans aucun doute. Parfois, ils les adoptent bébés puis les relâchent plus tard dans la nature. Il y a eu un cas fameux, celui du lion Christian, acheté à Londres dans les années 50 et élevé dans un appartement à Chelsey. Il est devenu trop grand et ses propriétaires l’ont ramené en Afrique, et l’ont relâché. Un an après, ils sont retournés en Afrique voir où il vivait et après un jour ou deux, il est venu à eux, et a mis ses pattes sur leurs épaules. Dans les sociétés traditionnelles, c’est le travail du chamane d’établir des connexions avec le monde des animaux et des plantes.

Une vision moins mécaniste contribuerait à réduire les tensions avec le monde non humain.


A ce sujet, les chamanes péruviens disent qu’ils reçoivent des enseignements des plantes, ce qui leur permet de combiner leurs propriétés. Qu’en pensez-vous ?
Le rationalisme voudrait que les gens aillent chercher des plantes au hasard et fassent des essais, ce qui n’est pas très plausible, considérant le nombre de plantes disponibles. Il y a sans doute une sélection, mais cela n’explique pas tout. Nous savons très peu de choses à ce sujet. De manière générale, les interactions entre les hommes et les plantes ne sont pas prises au sérieux par les milieux académiques. Mais en France, en Grande-Bretagne, des millions de gens jardinent ou ont des plantes d’appartement. Beaucoup interagissent avec elles, même s’ils n’aiment pas en parler en public. Beaucoup de gens aiment étreindre les arbres (tree hugging), mais ils ne le diront à personne, car c’est considéré comme étrange et excentrique dans notre société. En Grande-Bretagne, le prince Charles a admis qu’il aimait le faire et la presse populaire l’a tourné en ridicule. Mais beaucoup d’autres gens qui, comme moi, aiment aussi étreindre les arbres, l’ont apprécié pour avoir admis une expérience commune mais difficile à exprimer, à savoir se connecter avec les plantes, sentir un lien avec elles.
Quel est l’enjeu d’une meilleure compréhension de notre relation à la nature ?
En allant au-delà de la vue mécaniste et matérialiste, nous avons une chance de dépasser la séparation dont beaucoup de gens font l’expérience entre corps et esprit, émotion et rationalité, êtres humains et nature. Une vision du monde plus inclusive, qui nous considère comme une partie de la nature, serait plus réaliste. Elle contribuerait à réduire les tensions entre nous et le monde non humain. L’autre grand problème est que nous élevons une génération d’enfants éloignés du monde naturel comme jamais auparavant. Les enfants en Europe et aux états-Unis passent en moyenne 50 % de leur temps de veille devant un écran, et cette proportion est en augmentation. Cela signifie qu’ils interagissent avec une surface à deux dimensions au lieu d’un monde à trois dimensions dans lequel il est plus naturel d’exister. Nous n’avons aucune idée de l’effet que cela aura sur les enfants. Et s’ils grandissent dans un monde entièrement humain, une bulle d’imagination et d’intercommunications humaines avec Facebook, qui va essayer de protéger l’environnement naturel ?
Que pensez-vous de la déclaration signée à Cambridge reconnaissant une conscience chez les animaux ?
J’étais content qu’ils fassent cette déclaration, mais j’ai pensé aussi : « Quel signe des temps, qu’il faille ce rassemblement de scientifiques éminents pour dire une chose évidente pour tout le monde, et qui l’a été tout au long de l’histoire de l’humanité ! » Hormis les scientifiques mécanistes, la plupart des gens n’ont jamais cru que les animaux étaient des machines. Mon opinion, c’est qu’il a fallu à des gens très instruits un temps affreusement long pour réaliser l’évidence.
source INREES

lundi 31 décembre 2012

UNE RACINE AUX POUVOIRS HALLUCINANTS.

L'iboga

une racine
aux pouvoirs hallucinants

Et si une plante avait le pouvoir de sevrer les toxicomanes en l’espace de quelques heures ? Certains consommateurs d’Iboga, un psychotrope très puissant, lui vouent des vertus thérapeutiques. Considérée comme une drogue dans de nombreux pays, elle suscite la polémique et n’a probablement pas fini de faire parler d’elle. Enquête.
En 1962, un jeune toxicomane, Howard Lotsof, expérimente avec six compagnons une nouvelle substance hallucinogène dont lui a parlé un ami chimiste : l'ibogaïne. Contre toute attente, après trente-six heures d'expérience, le jeune Américain et ses amis, tous accros à l'héroïne ou à la cocaïne, se sont libérés de leur dépendance. Un sevrage définitif pour Howard Lotsof et d'au moins six mois pour les autres, période durant laquelle ils sont restés en contact.
Hasard ou grande découverte ? Depuis les années 1980 et jusqu'à sa mort en 2010, Howard Lotsof n'a pas cessé de tenter de convaincre scientifiques, laboratoires, politiques et société civile de soigner les toxicomanes avec de l'ibogaïne. Cette molécule de la famille des alcaloïdes est extraite de l'iboga (Tabernanthe iboga), un arbuste endémique de l'Afrique centrale équatoriale. L'écorce de sa racine concentre une douzaine d'alcaloïdes très actifs utilisés dans la médecine traditionnelle et les cérémonies initiatiques bwiti au Gabon.
« Lorsque j'ai entendu parler de l'ibogaïne, je suis devenu très curieux, et sceptique. Et plus j'ai fait des expériences, plus cela est devenu intéressant », confie Stanley Glick, professeur et directeur de recherche au Centre de neuropharmacologie et de neurosciences à l'Albany Medical College à New York. En expérimentant la molécule sur des rats dépendants à la cocaïne et à la morphine, Stanley Glick a prouvé, en 1991, que l'ibogaïne réduit l'autoadministration de ces substances deux jours seulement après le traitement.

Propriétés anti-addictives

Depuis, les recherches, principalement américaines, menées sur des animaux et sur des cultures de cellules humaines ont précisé ses effets. L'ibogaïne est une tryptamine, proche de la psilocine et de la psilocybine (substances présentes dans les champignons hallucinogènes), psychostimulante et hallucinogène à forte dose. Cette molécule interagit avec des neurotransmetteurs, principalement la sérotonine et le glutamate, et bloque des récepteurs aux opiacés. C'est un antagoniste des récepteurs NMDA (activés par le glutamate), ce qui expliquerait ses propriétés anti-addictives.
« Elle est efficace dans le sevrage aux opiacés pratiquement la plupart du temps. Certains patients ont des effets persistants après. Mais il n'y a jamais eu une étude en double aveugle, ce qui est nécessaire pour définir les taux de réussite réels », explique Deborah Mash, professeure de neurologie et de pharmacologie moléculaire et cellulaire à l'université de médecine de Miami.

Les dernières études ont quant à elles mis en évidence de nouvelles propriétés importantes : l'iboga a des effets stimulants sur le métabolisme énergétique et, selon le professeur Dorit Ron en Israël, l'ibogaïne stimule la synthèse et la libération de neurotrophine, qui aide les voies nerveuses à se régénérer et le cerveau à se réorganiser.

Des témoignages confirment son efficacité : « Ma vie a complètement changé, douze heures après mon traitement à l'ibogaïne, j'étais sevré de dix-sept ans d'addiction. C'était incroyable, je ne peux pas l'expliquer », témoigne Roberto, 45 ans, un italien qui vivait à New York et avait une consommation quotidienne d'héroïne, de cocaïne et de méthadone, clean depuis sept ans. « J'ai été sevré de trois ans de dépendance à la cocaïne en un week-end en 2004. Depuis, je n'ai jamais rechuté », souligne Eric, un français de 37 ans. « Mon sevrage a été immédiat. Alors qu'il m'était inimaginable de ne pas prendre de doses car j'en étais à plusieurs grammes par jour », précise Nicolas, ancien dépendant à la cocaïne, sevré depuis trois ans.

« Pas une substance récréative »

Mais les échecs existent aussi : « Pour moi, ça n'a pas marché », confie Daniel, dépendant depuis plus de trente ans à l'héroïne, à la cocaïne et « à toutes sortes de drogues ». « Je prenais des doses industrielles, et j'ai touché le fond avec la méthadone, cette drogue que les médecins ont l'impression de te donner comme solution... », ironise Daniel, qui a repris de la méthadone deux semaines après son traitement.

Même si, aujourd'hui, les principales actions de l'ibogaïne ont été identifiées, son fonctionnement pharmacodynamique très complexe n'a pas été entièrement expliqué. Mais le grand tabou que l'iboga et l'ibogaïne soulèvent est en réalité celui de leurs propriétés hallucinogènes. « L'iboga n'entre pas dans les cases, elle n'a pas le profil des drogues psychotropes. Ce n'est pas une substance récréative, et ses actions sont différentes et plus compliquées que celles de la plupart des hallucinogènes », souligne Yann Guignon, consultant en médiation interculturelle et développement durable au Gabon.

Un effet « psychosocial »

De plus, « l'ibogaïne s'est fait connaître d'une manière inhabituelle, elle n'a pas été découverte par un scientifique ; c'est pourquoi, dès le début, elle a été accueillie avec scepticisme par la communauté scientifique. Son histoire en Afrique lui a aussi donné une dimension mystique que les gens ne prennent pas au sérieux. Et parce qu'elle a des effets hallucinogènes, les gens pensent qu'elle ne sera jamais un médicament approuvé », résume Stanley Glick.
« L'iboga s'inscrit dans un tout, elle m'a ouvert la conscience, nettoyé l'esprit et le corps », ajoute Eric. Au-delà du sevrage physiologique, de nombreux témoins insistent en effet sur les visions qu'ils ont eues pendant le traitement. Charles Kaplan, ancien directeur de l'Institut de recherche sur les addictions, à Rotterdam, les relie à l'aspect psychiatrique : « Il y a un effet psychosocial. Ces effets sont très proches de ce que les psychanalystes appellent l''abréaction'. Ils apportent à la surface les souvenirs perdus et les expériences chargées d'émotions liées aux processus d'addiction qui peuvent être travaillés avec des thérapeutes. »

Deborah Mash explique que l'ibogaïne est « une molécule psychoactive, mais pas un hallucinogène comme le LSD. Elle met en état de rêve éveillé pendant trente-six heures et, durant cet état de conscience altérée, le patient revit des expériences de son enfance et découvre les racines de son addiction ». « C'est comme faire dix ans de psychanalyse en trois jours », déclarait souvent Howard Lotsof.

Manque de suivi thérapeutique

Ce processus subjectif, non mesurable scientifiquement, contribue en réalité à alimenter les craintes et les réserves sur les traitements à l'iboga ou à l'ibogaïne. Pour Atome Ribenga, tradipraticien gabonais, la notion d'« hallucinogène se réfère à des visions ou auditions de choses totalement irréelles, alors que ces visions sont révélatrices de réalités, fussent-elles symboliques, pour celui qui les vit dans l'initiation ».

Les patients sont invités à verbaliser ensuite leur expérience pour un accompagnement thérapeutique. « Après six mois de bien-être, j'ai fait une dépression car, en réalité, l'iboga te soigne et te donne la chance de te dire : "OK, tu peux te remettre dans la vie si tu le veux" », confie Roberto. Selon la littérature scientifique et sociologique sur l'iboga, les rechutes surviennent souvent six mois après le traitement, à la suite d'un manque de suivi thérapeutique ou en raison d'un environnement social défavorable – la fréquentation du milieu de l'addiction suscitant de nouvelles tentations.

Classées comme drogues aux Etats-Unis depuis 1967, l'iboga et l'ibogaïne ont toutefois été autorisées par l'Institut national sur l'abus des drogues (NIDA) pour être prescrites dans le cadre d'un protocole de traitement sur l'homme au début des années 1990. Après une rencontre avec Howard Lotsof et des observations empiriques menées à cette époque à l'Institut de recherche sur les addictions aux Pays-Bas et dans une clinique au Panama, Deborah Mash, sceptique puis impressionnée, fut autorisée à mener les premiers essais cliniques aux Etats-Unis pour la phase I. Mais en 1995, à la suite d'une présentation auprès de représentants de laboratoires pharmaceutiques, le NIDA a décidé de stopper ses financements.
« L'avis de l'industrie pharmaceutique a été dans l'ensemble critique et a eu une influence importante dans la décision de ne plus financer les essais. Le NIDA a donc arrêté son projet sur l'ibogaïne, mais continue à soutenir des recherches précliniques sur des alcaloïdes de l'iboga », explique Kenneth Alper, professeur de psychiatrie et de neurologie à l'université de médecine de New York.

Moins rentable qu’un traitement à vie pour l’industrie pharmaceutique

Comment expliquer une telle résistance ? « La plupart des compagnies pharmaceutiques ne veulent rien avoir à faire avec l'ibogaïne, ni avec les traitements contre la dépendance en général. La plupart des entreprises croient, à tort, qu'elles ne peuvent pas gagner beaucoup d'argent dans le traitement de la toxicomanie. De plus, elles pensent que cela pourrait entraîner une mauvaise image pour elles, parce que les gens stigmatisent la dépendance et pensent qu'elle ne mérite pas d'être traitée comme les autres maladies », soutient Stanley Glick. Traiter une maladie en un ou deux soins est beaucoup moins rentable qu'un traitement à vie. C'est avec des fonds privés que Deborah Mash a pu poursuivre ses recherches, entre son laboratoire à Miami et une clinique de désintoxication sur les îles Saint-Christophe, dans les Caraïbes.

Aujourd'hui, la communauté internationale diverge sur le statut des recherches à propos de l'iboga et l'ibogaïne. Si dans la plupart des pays aucune législation n'existe, les Etats-Unis, la Belgique, la Pologne, le Danemark, la Suisse et, depuis 2007, la France, ont classé ces deux substances comme drogues. L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) notait en outre que l'iboga tendait « à se développer dans le cadre d'activités sectaires au travers de séminaires de 'revalorisation de soi' et de "voyage intérieur" ». Elle notait que la plante faisait l'objet d'une « promotion active » sur Internet.

Intéressés par les observations scientifiques et empiriques, d'autres gouvernements ont lancé des programmes de recherche ou autorisé des centres de soins à l'ibogaïne. En Israël et en Inde, des essais cliniques sont menés avec l'accord des ministères de la santé ; au Brésil, au Mexique, au Panama et dans les Caraïbes, des centres de soins officiels ont été mis en place ; en Slovénie, un centre de recherche pluridisciplinaire mène des travaux depuis 2005 et, depuis 2009, la Nouvelle-Zélande autorise la prescription médicale de l'ibogaïne.

« Patrimoine national » au Gabon

Au Gabon, après être longtemps resté dans le secret des initiés, l'iboga a été décrétée « patrimoine national et réserve stratégique » en 2000. Pour Bernadette Rebienot, présidente de l'Union des tradipraticiens de la santé au Gabon, « le traitement à l'ibogaïne enlève la partie initiatique de l'iboga, on n'est donc pas vraiment à la source. En Occident, les chercheurs pensent connaître l'iboga, mais ils me font rigoler... Nous, nous la connaissons depuis la nuit des temps. Il faut une collaboration entre nous, c'est complémentaire et c'est pour le bien de l'humanité », prévient la nganga ("tradipraticienne"), qui plaide auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la reconnaissance de la pharmacopée traditionnelle.

En Slovénie, « l'Institut pour la médecine anthropologique [OMI] aspire à rétablir la qualité et la réputation de la guérison traditionnelle et des remèdes naturels par la voie de l'évaluation scientifique de ces méthodes, de leur efficacité et de leur sécurité, explique Roman Paskulin, addictologue et directeur de l'OMI. Nous offrons nos conseils sur la réduction des risques des traitements à l'ibogaïne, mais n'assurons pas de soins pour l'instant. » L'objectif est de développer une approche globale de la santé dans sa dimension physique, mentale et sociale, en regroupant des universités de médecine, de sciences humaines et de biotechnologie, avec le soutien du ministère de la santé et de l'Office des drogues.

Quel est alors le taux de réussite de ce traitement atypique ? Aujourd'hui, aucun chercheur ne s'avance sur la question des chiffres, si ce n'est pour dire que ce traitement semble l'un des meilleurs contre les addictions aux opiacées. Seules des estimations officieuses circulent. Pourquoi ? D'abord parce qu'aucune étude scientifique n'a été menée à long terme, ensuite parce que la grande majorité des traitements s'effectue dans un cadre informel. L'efficacité thérapeutique de l'iboga ou de l'ibogaïne relève avant tout d'observations empiriques et de témoignages que la science n'a pas encore réussi à évaluer, faute de moyens et de volonté économico-politique.

Les « fournisseurs d’iboga »

Depuis les années 1960, aux Etats-Unis, puis en Europe et dans le monde, des réseaux de soins alternatifs se sont développés illégalement parce que l'ibogaïne n'était pas reconnue : patients traités par initiation au Gabon, par des réseaux informels en Occident, dans un centre de cure en Amérique latine...

Ces soins se sont constitués autour des iboga providers ("fournisseurs d'iboga"), des thérapeutes informels qui, pour la plupart, n'ont pas de formation médicale. Aucune donnée n'existe sur ces derniers, et rares sont ceux qui témoignent. A New York, l'un d'eux, Dimitri, assume sa fonction et milite pour la reconnaissance des soins à l'iboga. Ancien junkie accro à l'héroïne et à la cocaïne pendant près de vingt ans, sevré grâce à l'iboga, Dimitri s'est formé à plusieurs reprises au Gabon auprès de tradipraticiens. Dans l'anonymat de simples chambres d'hôtel, il reconstitue des cérémonies bwiti avec rites, musiques et prières pour donner une dimension spirituelle. « Beaucoup de fournisseurs d'ibogaïne sont foutus car tu ne peux pas prendre ces choses et penser que tout ira bien. Le bwiti exige un engagement, un travail et, si possible, une vie saine », soutient-il. Or, dans ce type de soins informel, le danger réside dans l'incompétence de certains thérapeutes et le manque de suivi médical.

Morts accidentelles

Le traitement n'est donc pas sans risques : depuis le début des années 1990 on a relevé plusieurs morts accidentelles. Selon Deborah Mash, « tous les décès sont survenus dans des milieux à risque ». L'issue fatale advient souvent chez des patients présentant une maladie cardiaque ou à la suite d'une prise de drogue en même temps que l'iboga, et ce, à l'insu de thérapeutes parfois négligents. « Dans les cas rapportés, il était difficile, voire impossible, d'attribuer la cause de la mort à l'ibogaïne, et cela a été un autre obstacle à de nouvelles recherches », explique Stanley Glick. Si les autopsies n'ont en effet jamais prouvé le rôle fatal de l'iboga, pour le professeur Jean-Noël Gassita, pharmacologue gabonais qui étudie cette substance depuis cinquante ans, le traitement est contre-indiqué pour les cardiaques car la prise de la plante accélère le rythme du cœur.

La question de la toxicité de l'iboga a aussi fait l'objet d'études scientifiques ; une seule a relevé une toxicité dangereuse, mais à des doses si élevées que l'on ne pourrait pas en prescrire au patient. « L'iboga a été accusée d'être une substance dangereuse, alors qu'elle tue moins que l'aspirine », remarque Laurence Gassita, pharmacienne, enseignante à la faculté de médecine de Libreville au Gabon.
« C'est une plante miraculeuse, inédite, même si c'est une plante de la polémique », soutient Jean-Noël Gassita. Trop polémique pour Stanley Glick, qui préfère désormais travailler sur la molécule de synthèse 18-methoxycoronaridine (18-MC), très proche de l'ibogaïne et sans effets hallucinogènes. « Je crois que l'ibogaïne restera illégale aux Etats-Unis, mais je suis optimiste pour que le 18-MC soit un jour un médicament approuvé », confie le chercheur, toujours en attente d'essais cliniques.

Deborah Mash a suivi la même démarche en développant une autre variante de l'ibogaïne, la noribogaïne. Au Gabon, Bernadette Rebienot préfère commenter ces recherches lointaines à l'aide d'un proverbe africain : « On peut être le meilleur chanteur, mais on ne peut pas dépasser le compositeur. Alors attention aux fausses notes... »
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vendredi 27 juillet 2012

UN BAIN ..... DE VERDURE;

La nature pour se ressourcer

Se balader en forêt, contempler un jardin, cultiver la terre, partir dans le désert, à chaque fois ces moments nous permettent de nous ressourcer. Pourquoi avons-nous tant besoin de ce contact avec la nature ? Explications.
© â–ºCubaGallery
Les Japonais s'adonnent avec passion au shinryoku, « la balade en forêt ». Ils ne sont pas les seuls. Diverses études scientifiques montrent qu'une virée parmi les arbres a un pouvoir déstressant. En forêt, les bienfaits de la marche (ralentissement du rythme cardiaque, abaissement de la tension artérielle et du cortisol, hormone du stress) sont plus puissants encore.

La psychologie, qui s'intéresse à l'humain dans sa singularité, mais aussi à ses interactions familiales et sociales, s'est dotée d'une nouvelle orientation au début des années 1990 : l'éco-psychologie. Née en Californie, cette discipline trouve son origine dans de multiples courants : contre-culture, antiracisme, écologie, psychologie humaniste... Elle postule que notre bien-être psychique ne peut être séparé de l'environnement naturel dans lequel nous baignons.



« Des travaux ont ainsi montré que des salariés dont la fenêtre donne sur des arbres et des fleurs estiment leur travail moins stressant que ceux qui ont une vue sur des constructions urbaines »
, précise Nicolas Guéguen, professeur en sciences du comportement à l'université Bretagne-Sud et auteur avec Sébastien Meineri de Pourquoi la nature nous fait du bien (Dunod, 280 p., 16,90 €).

Qu'est-ce qui nous fait plonger instinctivement dans ces bains de verdure ? Des envies de silence et de bouffées d'oxygène pour échapper aux univers urbains où l'hypertechnologie règne en maître et où tout va trop vite ? « Nous sommes soumis à des stimulations sensorielles et neurologiques de plus en plus fortes et récurrentes, ce qui entraîne un stress accru », explique le docteur Denis Richard, chef de service à la pharmacie de l'hôpital Henri-Laborit, à Poitiers, et auteur de Quand jardiner soigne (éd. Delachaux et Niestlé, 2011).

Renouer avec des images de notre univers primitif

Selon certains théoriciens américains, le besoin de se ressourcer dans la nature serait inscrit au plus profond de nous et nous permettrait de renouer inconsciemment avec des images de notre univers primitif. La psychanalyste Marie Romanens, auteure avec le psychologue Patrick Guérin de Pour une écologie intérieure (éd. Payot, 2010), insiste sur ce désir de nature qui nous reconnecte avec la part de « sauvage » qui est en nous. « Il nous renvoie aux parties les plus pulsionnelles et indomptées de notre personnalité, explique-t-elle. C'est l'élan vital qui échappe à notre contrôle... Une sorte d'énergie à l'état pur, sur laquelle il nous faut nous appuyer sans nous laisser déborder. »

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik estime, lui, que « les citadins ont besoin de débrayer en marchant dans la nature et de retrouver les traces de leur cerveau archaïque. Mais s'ils vivaient en permanence en pleine nature, ils viendraient sûrement se déstresser en ville ». Le simple fait d'avoir une vue sur la nature aurait le pouvoir de dynamiser notre mental, notamment quand on est concentré sur une tâche fatigante.

L'écrivain Didier Decoin contemple son divin jardin quand il prend la plume : « Quand l'inspiration me manque, je m'approche de la fenêtre de mon bureau, sous les toits, et je contemple le jardin en contrebas, en ne pensant à rien, en n'étant que regard, regard aimant dans le sens amoureux comme dans le sens magnétique, et j'attends », écrit-il dans Je vois des jardins partout (éd. JC Lattès, 229 p., 16,90 €).

Cultiver son jardin... secret


Certains avouent que gratter la terre, bêcher, semer des graines, regarder fleurs et légumes pousser, arroser, désherber, pour enfin récolter le fruit de leur labeur, les aide à affronter les tempêtes de la vie. Khania, 51 ans, raconte ainsi que le jardinage lui a permis « de prendre de la distance » et de « gérer au mieux » ses émotions. « Je me sens libérée de toute pensée négative, témoigne-t-elle. Cette activité me regonfle d'énergie, donne du sens à la vie. »

Même engouement chez Marie, 50 ans : « Je me suis sortie d'une dépression grâce à la terre, aux plantes... Un matin, ce fut l'appel de la nature : j'ai eu une envie spontanée de planter, de faire pousser et surtout de toucher la terre. J'ai donc remué des mètres cubes entiers et j'ai créé un potager », raconte-t-elle. « Le jardin est une nature domptée et asservie, une nature intermédiaire qui nous relie au vivant », ajoute Denis Richard.

Si certains cultivent leur jardin avec délice, d'autres caressent des rêves plus singuliers : celui de vivre en symbiose avec une nature sauvage, voire aride. Ghislaine, 55 ans, après plusieurs traumatismes affectifs, a débarqué en plein désert. « Le choc est immédiat. Doit-on parler de transfiguration ? Cela fait un peu mystique, mais c'est le mot qui me vient. Renaissance totale. Je choisis de vivre dans une grotte, au plus près de la nature. Une année magique où je deviens totalement moi. »

« Pour avoir accompagné des gens dans le désert, je sais qu'on peut être troublé, voire craquer psychiquement, face à cette immensité,
témoigne Marie Romanens. Mais lorsqu'on a suffisamment de ressources intérieures, cette expérience peut prendre la forme d'une traversée initiatique. » Pour Ghislaine, l'aventure continue. Son projet ? Rénover un village troglodyte dans une montagne surplombant le désert.

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Source INREES 

ET SI VOUS PARLIEZ AUX ARBRES ?

Et si vous profitiez des vacances pour vous rapprocher de la nature et en particulier des arbres ? Savez-vous qu'il est possible de communiquer et de se ressourcer auprès d'eux ?
© Joëlle Chautems / Ed. Favre
De tout temps, les hommes ont toujours entretenu une relation privilégiée avec les éléments de la nature. Aujourd'hui, avec l'urbanisation et la modernisation de la société, ce lien s'est perdu. Certaines personnes fuient même ces étendues de paysages magnifiques de peur de s'ennuyer. Pourtant la nature a tellement à nous offrir et à nous apprendre. En cas de stress, de fatigue ou de surmenage, une petite « cure de vert » nous étonne toujours par ses nombreux bienfaits.
Et si vous profitiez justement des vacances pour vous rapprocher de la nature et en particulier des arbres ? Savez-vous qu'il est possible de communiquer et de se ressourcer auprès d'eux ? C'est ce qu'explique Joëlle Chautems dans son livre « Guide des arbres extraordinaires de Suisse romande » aux éditions Favre. Que ce soit dans votre jardin, ou dans une forêt, prenez le temps de vivre ces moments uniques.


Osez vous lancer !

La première des démarches consiste bien sûr à vous lancer ! Se rapprocher des éléments de la nature n'est plus trop dans nos habitudes. Alors prendre dans ses bras un tronc d'arbre, l'idée peut paraître saugrenue. Surtout dans un lieu public, pensez-vous... N'ayez pas peur du regard des autres, la période des vacances est aussi faite pour s'aventurer sur de nouveaux chemins. Trouvez le moment et le lieu idéal pour vivre cette expérience.

Choisissez votre arbre

Dirigez-vous de préférence vers un arbre majestueux et puissant régnant pleinement sur son territoire. Un arbre qui respire la santé vous transmettra une belle énergie. A contrario, il n'est jamais bon de se connecter avec un arbre malade, cassé, ou étrangement petit. Cela peut être le signe qu'il se trouve sur un site malsain (croisement de réseaux telluriques négatifs, ancien champ de bataille...).

Le rituel du salut


Les arbres sont vivants, comme nous. Certains disent qu'ils ont une âme, un esprit. Ainsi, saluer un arbre est une manière de se présenter à lui, de lui témoigner votre respect et de lui demander l'autorisation d'entrer en contact avec lui. Avant de vous approcher, vérifiez bien qu'il accepte votre présence ! Pour cela, mettez-vous à une certaine distance de lui de façon à respecter son champ énergétique. Essayez de ressentir cette délimitation, en vous aidant par exemple de vos mains. Il est possible de ressentir une densité d'air différente à ce niveau-là. Une fois cette zone déterminée, saluez cet arbre ! Vous vous sentirez ensuite comme appelé vers lui ou bien juste accepté.

A l'écoute de vos sens

Approchez doucement l'arbre. Prenez contact avec lui. Faites ce qu'il vous passe par la tête : appuyez-vous contre son tronc, de dos ou de face, posez vos mains sur ses branches, votre front contre son écorce. Utilisez ensuite vos différents sens pour découvrir la nature de cet arbre. Joëlle Chautems recommande ainsi : « Sentez son parfum, caressez son écorce, écoutez le chant du vent dans les feuillages, mettez-vous pieds nus et sentez la terre sous vous ». Que vous apprend cette expérience ? Dans la vie quotidienne, nous prenons rarement le temps d'être à l'écoute de nos sens et de nos perceptions. Offrez-vous ce cadeau, savourez ces délicieux moments.

Ressourcez-vous auprès de lui

L'auteur nous informe qu' « une fois le contact établi, la circulation d'énergie est directement active entre l'arbre et vous-même. ». Si vous souhaitez vous ressourcer profondément, appuyez-vous contre son tronc ou tenez une de ses branches dans votre main en fonction de sa taille. Mettez-vous ensuite dans un état de calme intérieur. Essayez de ressentir la respiration de l'arbre en respirant profondément à ses côtés. Selon Joëlle Chautems « un nettoyage inconscient de vos centres énergétiques pourra se faire grâce à cette cohésion respiratoire ».


© Joëlle Chautems / Ed. Favre

Dialogues intérieurs

Après ces différentes expériences, vous pouvez aussi essayer de communiquer avec cet arbre. Pour Joelle Chautems « un arbre peut vous aider à développer votre sensibilité et vous ouvrir aux mondes subtils rien que par sa présence. Il suffit de lui demander de vous enseigner. » Faites le vide en vous et posez une question. Soyez ensuite à l'écoute ! Certains entendront directement une phrase dans leur tête ou au fond de leur coeur. Pour d'autres, ce sera sous forme d'énergie sans qu'il y ait forcément de compréhension intellectuelle. Faites l'expérience !

Enfin, remerciez- le !

L'auteur insiste, ne partez jamais sans remercier l'arbre pour tout ce qu'il vous a apporté. Elle aime comparer l'arbre à un hôte « quand on rend visite à un arbre, c'est comme aller boire un thé chez un ami : on sonne, on attend qu'on nous ouvre la porte, on respecte son lieu, on partage, on ne fait pas que prendre mais on donne aussi de soi, et quand on repart on le salue, on le remercie pour son accueil et on lui dit au revoir. »

LA SANTE CHEZ L 'HOMME DE NEANDERTAL.

L'homme de Néandertal
se soignait-il déjà par les plantes ?

Alors que l'on croyait l'homme de Néandertal principalement carnivore, des études viennent bouleverser les croyances sur le régime alimentaire de cet ancêtre et permettent de supposer qu'il utilisait certaines plantes pour se soigner.
Depuis quelques années déjà, l'heure est à la réhabilitation de l'homme de Néandertal. Pendant longtemps, en effet, comme pour rejeter cet autre Homo loin de nous-mêmes et nous glorifier par contraste, nous en avions fait un rustre, un lourdaud, un charognard dénué de l'usage de la parole, de spiritualité, de raffinement, de technicité, d'art. Tout cela, ou presque, ne tient plus. L'image de cette « autre humanité » est en cours de révision poussée. Néandertal était un artisan habile, un chasseur émérite, qui donnait des sépultures à ses morts, fabriquait des parures et utilisait des pigments, peut-être même pour orner ses grottes. Une étude internationale que vient de publier la revue Naturwissenschaften confirme ce que l'on supputait depuis peu, à savoir que notre cousin disparu il y a moins de trente millénaires avait intégré des plantes à son régime alimentaire. Cet article va même plus loin en présentant des arguments tendant à prouver que Néandertal utilisait des plantes médicinales.


Pour déterminer tout cela, ces chercheurs ont travaillé sur des fossiles découverts dans la grotte espagnole d'El Sidrón (Asturies) où quelque 2 000 restes de Néandertals, appartenant à au moins 13 individus différents, ont été mis au jour au fil des ans. Plus précisément, ils se sont intéressés au tartre se trouvant sur les dents de 5 d'entre eux et au matériel alimentaire pris au piège dans ce dépôt. Ils ont pratiqué des analyses chimiques tout en recherchant des microfossiles végétaux. Neuf des dix dents contenaient de minuscules grains d'amidon, provenant probablement de céréales. Cela a confirmé que Néandertal, longtemps considéré comme essentiellement carnivore (notamment parce qu'on avait découvert sur les sites beaucoup d'ossements animaux, qui se conservent mieux que les plantes...), savait aussi exploiter les réserves de glucides des végétaux.

Mais les auteurs de cette étude ont surtout été intrigués par la dent d'une jeune femme. L'analyse du tartre a montré des traces de composés chimiques que l'on trouve dans des plantes médicinales comme la camomille ou l'achillée millefeuille, ainsi nommée en hommage au héros grec Achille car celui-ci avait appris du centaure Chiron l'art de s'en servir pour guérir les blessures (elle a, entre autres, des vertus hémostatiques). Selon ces chercheurs, on ne mange pas ces plantes au goût amer (et Néandertal possédait la capacité génétique à détecter ce goût) par hasard : « Obtenir la preuve que cet individu mangeait des plantes amères et sans valeur nutritive comme la millefeuille et la camomille est une surprise, explique Stephen Buckley, co-auteur de l'étude et spécialiste de chimie archéologique à l'université d'York (Grande-Bretagne). Nous savons que Néandertal trouvait ces plantes amères et il est donc probable qu'elles ont été choisies pour autre chose que leur goût. »

Pour sa collègue Karen Hardy, archéologue à l'université autonome de Barcelone, l'étude suggère que « les Néandertals qui occupaient la grotte d'El Sidrón avaient une connaissance avancée de leur environnement naturel, qui incluait la capacité à sélectionner et utiliser certaines plantes pour leurs qualités nutritives et pour l'auto-médication. Alors que la viande était clairement importante pour eux, nos recherches soulignent qu'ils avaient un régime alimentaire bien plus complexe que ce qui avait été supposé auparavant. » Bien sûr, les chercheurs restent prudents sur le côté « Néandertal médecin » et mettent des points d'interrogation dans leur étude. Sans doute faudra-t-il répéter ce genre d'analyses sur d'autres sites préhistoriques. Néanmoins, la possibilité d'un homme de Néandertal capable de se soigner par les plantes est-elle au fond, si surprenante que cela ? N'a-t-on pas déjà montré que d'autres grands primates, chimpanzés et gorilles, eux aussi cousins d'Homo sapiens, se servent de toute une pharmacopée végétale ?

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