Quand les plantes parlent
En laboratoire, l’expérience dirigée par le Professeur Ariel Novoplansky a été la suivante : deux rangées de cinq plants de petits pois ont été séparées par une troisième rangée centrale à laquelle va être injectée une substance induisant les conditions de sécheresse.
Côté 1, les racines des plantes de la rangée du milieu n’ont aucun contact physique avec leurs voisines, ce qui les limite à des communications via les pousses uniquement. Côté 2, la rangée du milieu partage le même espace d’enracinement qu’une des cinq plantes de la rangée contigüe. Quinze minutes seulement après avoir injecté la substance simulant un effet de sécheresse, toute la rangée centrale a réagi et chaque plante stressée a fermé ses stomates (les pores permettant aux feuilles de respirer) pour conserver un maximum d’humidité. Bien qu’aucune substance ne lui ait été inoculée, la plante la plus proche de cette rangée va capter le stress de ses congénères et anticiper cette sécheresse en fermant elle aussi ses stomates. A peine une heure plus tard, toutes les plantes qui partagent la même rangée et le même espace d’enracinement que cette dernière seront elles aussi prévenues du danger et répéteront le même comportement.
Selon le Professeur Ariel Novoplansky, les résultats de cette étude tendraient à penser que les plantes, en s’échangeant des signaux souterrains, seraient capables de répondre à divers défis environnementaux par des moyens de communication qu’on avait jusqu’alors attribuées aux organismes dits supérieurs, comme les oiseaux ou les mammifères.
De nouvelles études sont en cours pour déterminer les mécanismes sous-jacents d’un tel mode de communication entre les plantes et comprendre cette incroyable capacité d’adaptation pour se prémunir d’un danger.