Être voyant et /ou médium en 2024.
De tous temps, des individus ont été capables de deviner l' avenir, de faire des prophéties, d'avoir la vision d 'un évènement futur, d' une catastrophe ou d'évènements bénéfiques, ceci sous différentes formes.Les personnes qui lisent ces articles et s' intéressent à ces sujets savent déjà à quoi s' en tenir. Dans l' inconscient collectif ces personnes étaient et sont encore une énigme et même une crainte, un peu moins aujourd'hui.
Nous sommes en 2023, la situation sanitaire change la donne , mais la base reste la même, il y a enfin ! une lueur positive après deux ans de galère , les voyants sont toujours utiles. Après 12 ans d'exercice professionnel je peux faire le bilan et me dire que les voyants sont utiles et ont une place dans la société d 'aujourd'hui , comme celle d 'hier,
L'être humain est faible, sensible, comme un enfant, il a un besoin perpétuel d'être rassuré, le curé jouait un rôle important pour l’équilibre des familles, et le médecin lui aussi jouait un rôle capital, que nous reste t' il pour trouver un sens à notre vie quant elle bascule ? le voyant ? qui va enfin nous écouter , nous rassurer sur notre avenir incertain.
De nombreux cabinets travaillent 24h sur 24 ,7 jours sur 7, c 'est parfois pour un consultant la seule solution pour ne pas sombrer, je critique cependant certaines méthodes ruineuses mettant des personnes en difficultés. Les médias s’en mêlent et commencent à avertir les personnes des risques de ces pratiques.
Renseignez vous : un bon voyant a des clients, le bouche à oreille se fait, et c’est cela qui vous renseignera le mieux sur son honnêteté et ses capacités.
Rappelez vous toujours, que si les grandes lignes sont écrites, vous avez votre libre- arbitre, votre avenir dépends aussi de VOUS .
Vous pouvez me consulter, je ferai le maximum pour vous aider
mardi 27 mai 2014
LES CHAMPIGNONS MAGIQUES
vendredi 8 mars 2013
Chamanes: Les maîtres du désordre. (docu.) par stranglerman
Chamanisme : faire la paix entre le corps et l'esprit
Il est un monde au-delà du monde, un monde où les chamanes soignent et guérissent. Ce monde mystérieux n'est compris que par une poignée d'hommes et peu le maîtrise. Nous allons suivre un chaman reconnu, Abdallah. Son souffle à ce qu'il paraît, soigne et guéris.
Un chamane l'est en général de part ces ancêtres qui lui ont transmis ce 'pouvoir', c'est le cas d'Abdallah et il en est fier. Le chamane est habité par les esprits, il est constamment tourmenté et a très peur de la possession. Pourquoi ? Bien parce qu'il voyage entre le monde des morts et celui des vivants, il ouvre donc une porte qu'il lui est possible de ne plus pouvoir refermer. L'esprit, le djinn, pourrait alors s'emparer de son esprit et de son corps, faisant de l'homme son esclave.
Selon Abdallah, la médecine moderne peut être très utile, voir bénéfique pour les maladies du corps, mais le chamanisme est tout indiqué dans les maladies de l'esprit et de la tête. D'ailleurs en Orient, les habitants se tournent en général vers les lieux saints, avant de se tourner vers la médecine dite 'normale'.
Brahim est un jeune père de 25 ans, il est malade et c'est donc tout naturellement qu'il s'est dirigé vers un lieu saint et vers les chamanes. Il explique que la maladie provoquée par un Djinn est la seule maladie que l'homme ne peut pas comprendre, puisqu'elle dépasse ses limites mentales. Le démon ne se voit certainement pas à l'oeil nu, mais il se révèle sous les saints écrits du Coran. Les chamans entament une transe pendant laquelle ils entament des chants, cela est censé libérer Brahim du mal et lui permettre d'évacuer ses émotions.
Les chamanes s'adressent directement à l'esprit qui a pris possession du corps, ignorant presque le possédé, mais c'est la solution la plus efficace pour qu'il quitte le corps qu'il tient en otage.
Les chamanes parviennent à sauver les possédés dans la plupart des cas, mais ce n'est pas toujours le cas et ces derniers, ceux qui ne peuvent être sauvés, se nomment les 'condamnées'. Ceux-là resteront sûrement enchaînés à leurs esprits mauvais à tout jamais. Les condamnés auront tendance à se faire du mal, ils souffriront sûrement jusqu'à leur fin. Et s'ils étaient tout simplement fous ? Et que seul un vrai traitement pouvait les aider à guérir, ou à aller un peu mieux ?
Pourquoi le chamane est-il capable de relier une harmonie perdue entre un corps et un esprit ? À n'en pas douter, il maîtrise le désordre d'une façon quelques-fois surprenante, mais il donne aussi l'espoir d'une guérison parfois attendue depuis quelques paires d'années.
Les chamanes sont également fakirs et font donc des démonstrations de leurs divers talents, manger du verre, se couper au couteau, boire de l'eau bouillante, ce ne sont là que quelques-uns de leurs nombreux dons.
Qu'on y croit ou pas, il est indéniable que leurs démonstrations sont stupéfiantes et surtout, le bonheur que l'on peut lire sur leur visage en dit long sur leur foi et leur croyance.
SOURCE MYSTÈRE TV
mercredi 27 février 2013
Des plantes qui enseignent aux humains
Mais comment ces plantes peuvent-elles devenir des enseignants ? Il faut les « boire » sous forme de décoction, répondent les chamanes. « Une fois ingérées », précise l’anthropologue, auteur du livre Le Serpent cosmique, « toutes ces plantes ont un impact sur les rêves. C’est ainsi qu’elles apportent un enseignement. Pour apprendre d’un grand arbre ou d’une plante, on dit qu’on le ou la « diète ». Autrement dit, il s’agit d'être attentif à l’impact que l’ingestion va avoir sur les rêves. En effet, ces plantes permettent à l’individu qui les ingère de « voir » la cause d’une maladie, le problème dans une situation, ou de recevoir toute autre information. Jeremy Narby cite l’anthropologue Jean-Pierre Chaumeil qui écrit : « Selon les chamanes Yagua du Nord-Est péruvien, toute la démarche chamanique consiste à « voir ». Ce que l’on voit amène au savoir. Ce savoir peut alors donner du pouvoir. Il n’y aurait pas de limites à ce qu’on peut voir et donc apprendre des plantes. »
Les plantes sont-elles toutes en mesure de communiquer ? « Les Shipibo, un peuple originaire du Pérou, disent que la plupart des plantes médicinales communiquent avec les hommes. Il y a un certain nombre de plantes qui ne communiquent pas car n’étant pas comestibles et n’ayant pas d’effets thérapeutiques, elles sont inintéressantes pour l’être humain », explique Aziz Khazrai, chirurgien français et expert en médecine amazonienne. Certaines plantes seraient donc « bavardes » tandis que d’autres resteraient « muettes ».
Guillermo Arevalo Valera, chamane descendant d’une longue tradition de guérisseurs Shipibo-Conibo, commente cette différence : « Une plante qui enseigne, c’est une plante qui va nous apprendre à vivre sur la terre, à nous occuper de notre prochain et à le respecter, tout simplement à être humain. Nous cherchons à apprendre de la plante et à partager ce savoir avec les êtres humains. Ici en Amazonie, nous respectons énormément la nature. » Et il poursuit : « Les plantes médicinales ont seulement les principes actifs, les plantes « maestras » (celles qui enseignent) ont les principes actifs ainsi que de l’énergie et de l’esprit. » Dans cette terminologie, la « plante qui enseigne » a, en plus de ses vertus médicinales, des propriétés qui permettent de guérir des maladies psychiques : elle aide surtout sur le plan psychologique et spirituel. « Cette plante agit sur la partie physique, psychologique et au niveau de l’âme. Elle commence par provoquer des sensations physiques. Pendant le sommeil, elle peut provoquer des rêves liés à la guérison qu’elle effectue. L’esprit de la plante peut nous guider sur ce que l’on doit faire pendant le traitement, concernant par exemple la nourriture que l'on doit manger. L’esprit de la plante reste en communication avec nous. »
À l’appui de ces propos, on ne peut qu’être frappé par le degré de complexité et d’élaboration de certains mélanges. Comme le souligne Jeremy Narby, il est difficile d’imaginer que certaines préparations puissent être le fruit d’une expérience acquise suite à des erreurs successives.
Le docteur Aziz Khazrai explique que les chamanes d’Amazonie ont su construire quelque chose de cohérent et de pertinent à partir du « discours » des plantes reçu lors des transes. « Personnellement, j’ai découvert une véritable médecine qui repose sur un corpus de connaissances théoriques du fonctionnement du corps humain, du psychisme, des perceptions sensorielles, de l’esprit. Les chamanes sont en mesure de faire des diagnostics médicaux et d’obtenir des connaissances botaniques et pharmacologiques de leur environnement. Un grand nombre de médicaments actuels sont issus de la pharmacopée amazonienne ! Les laboratoires envoient d’ailleurs des gens sur place pour enquêter sur les plantes utilisées par les Indiens. Cela montre l’intérêt de cette médecine, aussi vaste que celle que j’ai apprise à l’université. Mais son originalité majeure est qu’elle ne s’apprend pas dans les livres ou par transmission orale, mais directement des plantes médicinales elles-mêmes par des techniques connues des chamanes. »
Francis Hallé, botaniste, professeur à l’Institut de botanique de l’université de Montpellier et spécialiste des Tropiques, a dirigé les missions du célèbre Radeau des cimes (expéditions scientifiques en 1986 visant à explorer la canopée des forêts tropicales). Il s’interroge sur le crédit qu’on peut accorder à des gens qui considèrent les plantes comme des personnes : « En Europe, ces idées-là choquent ; mais qui faut-il croire, de l’Occidental qui nie la personnalité des plantes sans jamais leur avoir accordé beaucoup d'attention, ou du guérisseur, qui passe sa vie entière au contact des flores les plus riches du monde, pénétrant l’intimité de milliers de plantes, et devenant ainsi, plus que leur familier, un véritable complice ? »
Il est indéniable que les chamanes de la forêt amazonienne détiennent une connaissance impressionnante du monde végétal qui les entoure. Ce qui est encore plus étonnant, c’est qu’ils l’ont acquise dans un milieu très diversifié. 74 % des remèdes ou des substances d’origine végétale utilisés dans la pharmacopée moderne ont été découverts en premier lieu par les sociétés « traditionnelles ». À ce jour, 2 % de toutes les espèces végétales ont subi des tests scientifiques complets en laboratoire. La grande majorité des 98 % restants se trouve dans les forêts tropicales, là où est concentrée la plus grande biodiversité. L’Amazonie contient plus de la moitié des variétés de plantes du monde. « Les scientifiques ont répertorié en Amazonie péruvienne plus d’espèces de fourmis sur un seul tronc d’arbre que dans toutes les îles britanniques, plus d’espèces d’arbres sur un hectare que sur tout le continent européen... »
Jean-Marie Pelt est pharmacien agrégé et botaniste, professeur universitaire de biologie végétale et botanique, auteur de nombreux ouvrages et d’émissions télévisées. Cet écologiste a participé à de nombreuses missions scientifiques et a fondé l’Institut européen d’écologie à Metz. Lui qui étudie les plantes depuis de très nombreuses années et toujours avec le même enthousiasme, ne trouve pas incongrue la démarche des peuples amazoniens : « Les gens d’Amazonie ne voient pas de hiérarchie entre nous, les plantes et les animaux car ils ont une relation fusionnelle avec la nature. Ils voient dans la nature la présence d’esprits. Les plantes ont un esprit, nous dirions peut-être une âme... Ils ont par instinct le sens d'une interrelation étroite entre tous les êtres vivants. Tout est sacré ! Lorsqu’on touche une plante, on lui parle, quand on la coupe, on lui demande pardon, on la remercie pour les services qu’elle va nous rendre... Il y a un contact qui s’élabore comme avec une personne. Une plante ou un animal sont une sorte de personne. Nous avions cette vision il y a très longtemps. Nous avons perdu tout cela par l’approche purement objective et matérielle. Nous sommes maintenant dans des sociétés très matérialistes qui ont rompu leurs liens avec la nature, ce qui nous amène à la crise écologique. » Reste à savoir s’il y aura un jour, comme l’espère Jeremy Narby, « un terrain d’entente entre savoir indigène et science occidentale ». SOURCE INREES
Éditions du Seuil - Librairie La Martinière (Octobre 2004 ; 346 pages)
Le serpent cosmique, Jeremy Narby
GEORG éditeur (Juillet 1997 ; 236 pages)
mardi 26 février 2013
SOIGNER SON ÂME
Laurent : La personne se couche et je lui explique que l’écran, le support, c’est le même que celui de l’imagination ; mais ce n’est pas de l’imagination, c’est réel.
Olivier : À ce sujet, des recherches en neurosciences indiquent que notre cerveau fonctionne de la même manière lorsque nous percevons la réalité extérieure et lorsque nous effectuons une action dans notre imagination. L’imagination est donc tout à fait « réelle » et est interprétée comme telle par le cerveau.
Laurent : Néanmoins, il y a pour moi une différence subtile entre l’imagination telle qu’elle se définit dans nos cultures et le voyage chamanique. C’est quelque chose que l’on apprend à reconnaître et à discerner avec le temps, car au début ce n’est pas forcément évident. C’est une question classique qui revient souvent : « Est-ce que je ne suis pas en train d’imaginer ces trucs ? » Non, tu fais un voyage chamanique. Nuance. (...)
Pour faire un voyage chamanique, il faut un point de départ qui peut être un arbre ou un endroit avec un accès vers le bas. Il faut qu’il y ait un trou, par lequel on a accès au Monde d’en bas.
Olivier : C’est un peu comme Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll : tu plonges dans le terrier du lapin.
Laurent : Oui, si tu veux ; ce type de littérature est très chamanique : Alice, Le Magicien d’Oz, etc. La différence, c’est que là, ce n’est pas un livre : c’est réel. Le voyage n’est pas figé par des mots, il se crée en direct, devant tes yeux. Donc, je fais aller la personne dans le Monde d’en bas et je la fais travailler chamaniquement dès la première séance. Je lui fais rencontrer une personne de son entourage familial ou sentimental avec laquelle elle a des choses à régler. Donc la personne a déjà fait une partie du travail elle-même, alors que moi, je n’ai encore rien fait. Le but, c’est : « Vous voyez ? Vous pouvez le faire vous-même ; je suis simplement là pour vous montrer comment faire. Mais ce n’est pas moi le grand manitou qui fait la séance, c’est vous qui faites votre séance. »
La personne revient avec des informations, et ce qui est incroyable, c’est que dans la plupart des cas, sans aucun entraînement, sans forcément avoir quinze ans de pratique, les gens reviennent avec des informations épatantes, éclatantes de transparence de leur voyage chamanique, même si c’est la première fois qu’ils en font un. Ensuite, je fais un point sur la suite de la séance, qui est le soin chamanique proprement dit, où c’est moi qui entre en transe et fait un voyage chamanique. Je vois alors les différentes actions à entreprendre, si je dois faire des extractions, un recouvrement d’âme, etc.
Précisions que les recouvrements d’âmes et les extractions chamaniques sont vraiment les deux principales techniques chamaniques, d’un point de vue thérapeutique. Les chamanes, soit ils (r)amènent des choses – recouvrement – soit ils enlèvent des choses – extraction. C’est très simple : c’est de la plomberie spirituelle.
Olivier : Dans le livre La Chamane blanche, la psychiatre revient à l’hôpital psychiatrique où elle travaille, après avoir été initiée par un chamane. Elle dit qu’il lui a expliqué que les chamanes enlèvent ou retrouvent deux types de choses. Soit c’est quelque chose qui est entré « par effraction », soit c’est quelque chose qui était perdu comme une partie d’âme qui a été prise, volée, ou que la personne a abandonnée ou laissée attachée à autre chose, etc.
Laurent : Oui, c’est très simple : tu as des trucs en trop en toi ? Le chamane les enlève. Des trucs te manquent ? Le chamane les ramène. En gros, c’est ça, la face thérapeutique de la pratique chamanique. Et pour avoir accès aux informations, nous faisons des voyages chamaniques. Tout le reste, c’est de l’emballage culturel.
Olivier : Pour reprendre la métaphore informatique, tu supprimes ou tu amènes des programmes.
Laurent : C’est ça. Ce que tu enlèves est souvent lié à des traumatismes, des intrusions, des peines, des émotions, etc. Ce que tu ramènes, en gros, c’est l’intégrité énergétique de la personne... Extractions et recouvrements sont liés, un peu comme des vases communicants.
Si tu vis un traumatisme, comme par exemple un accident de voiture, un viol ou un deuil, tu peux perdre une partie de ton âme ; elle se réfugie quelque part dans l’autre monde, pour échapper à la douleur, en quelque sorte. Cette partie que tu as perdue va être remplacée par autre chose : une drogue, une dépendance, une dépression, ou que sais-je encore ? Les possibilités sont infinies. Le chamane va enlever cette énergie de remplacement et ramener ce qui est parti, c’est-à-dire toi-même. On rebouche le trou et on referme la bouteille. C’est pour cela que c’est tellement efficace : une fois que l’intégrité énergétique est rétablie, que l’âme est entière de nouveau, les énergies de remplacement n’ont plus de raison d’être.
Olivier : Certains physiciens diraient que les chamanes opèrent sur des champs morphiques. C’est la terminologie du biochimiste anglais Rupert Sheldrake. Ces champs morphiques sont des structures qui organisent la matière, donc quand le chamane vient retirer ce qui sévit au niveau énergétique, il y a un bout d’âme ou un bout de matrice qui revient se positionner au bon endroit, ce qui informe le corps, qui met en place un processus de cicatrisation physique et psychique... C’est dans le même ordre d’idées, non ?
Laurent : Exactement. Et tout cela fonctionne de manière très logique : ce n’est pas un délire irrationnel. Nous travaillons directement sur la structure énergétique des personnes qui viennent nous voir et de ce qui les entoure.SOURCE INREES
Mama Editions (2010 ; 224 pages)
mardi 12 février 2013
LES MAÎTRES DU DÉSORDRE
Les chamanes,
maîtres du « désordre »
« Cette cure chamanique est un principe de remise en ordre par des états censés décoller l’individu de la vie ordinaire pour lui faire redécouvrir ce qu’il est lui-même et le mettre en contact avec des forces cosmiques, susceptibles de le rétablir dans un ordre qui est celui de sa vie ordinaire, commente Vincent Delecroix, maître de conférence à l’EHESS, spécialiste des philosophies des religions, qui intervient dans le bonus du film. C’est un détour nécessaire car l’organisation de l’individu est elle-même en connexion ou en harmonie avec le cosmos, un monde auquel l’individu est intégré. Tout type de maladie est un moment de désordre par rapport à cette intégration dans le cosmos. Il s’agit de rétablir cette connexion et cette intégration au cosmos. Il y a là un paradoxe, celui de combattre la perturbation ordinaire par une sur-perturbation, où on est obligé de passer à un niveau supérieur et parvenir à un état modifié de conscience , à un ordre supérieur qui est un désordre. On plonge dans l’abîme pour reproduire de l’ordre. »
Comment ces pratiques peuvent-elles avoir une efficacité thérapeutique ? La croyance est-elle la force du chamanisme ? « Pour que ça fonctionne, Marcel Mauss avait posé dès 1920 une relation en triangle : il faut que le thérapeute soit convaincu de son pouvoir, que le patient le soit aussi, et qu’ils baignent tous deux dans l’assentiment de l’opinion collective, explique l’anthropologue Bertrand Hell. Dans les années 1960, Claude Lévi-Strauss a ensuite pensé que la relation entre patient et thérapeute se jouait autour des symboles, que la cure permettait de donner forme à l’innommé grâce à ses signifiants – ce qu’il a appelé "l’efficacité symbolique". Aujourd’hui, les études d’imagerie cérébrale nous montrent que le système nerveux central et le système immunitaire sont connectés. Donc, si l’on agit directement sur le premier – même sans passer par le cortex ou le néo-cortex – on peut provoquer une réaction du second. Cela signifie que les chamanes peuvent agir en dehors du registre de la croyance. Ils peuvent être efficaces même avec d’invraisemblables bricolages : au Pérou, ils mêlent leur expérience de l’ayahuasca avec des symboles chrétiens, du chamanisme andin, des symboles pentecôtistes… Ce méli-mélo n’a aucune cohérence intellectuelle, mais il fonctionne ! Et ce n’est pas l’analyse structurale des mythes ou des croyances qui nous permettra de comprendre comment. C’est plutôt la nature de la relation entre thérapeute et patients qu’il nous faut observer, en méditant notamment sur le concept d’imagination active. La cure chamanique a la capacité d’activer chez le patient des perceptions émancipées de ses cadres logiques habituels. Pour l’aborder, la communication non verbale joue un rôle essentiel. À un certain niveau de conscience ou de présence au monde, l’ordre et le désordre entrent en mouvement dialectique. »
Pourquoi au 21ème siècle, certains malades envisagent-ils la guérison en se tournant vers le chamanisme et la transe ? « Au-delà des cultures et des époques, perdure pour l’homo sapiens sapiens la quête de sens, répond Bertrand Hell. Dans notre organisation psychique, on pense le monde comme étant habité par quelque chose qui nous dépasse. L’évolution de nos sociétés nous montre que plus la biomédecine se développe, plus les gens décèlent des lacunes car ils n’obtiennent pas toutes les réponses à leurs questions, concernant notamment sur la cause de leur mal-être ou de leur maladie. Poussés par la transcendance, ils cherchent alors des réponses ailleurs. Je dirais aussi que pour l’homo sapiens sapiens le lien à la terre reste essentiel. L’homme a besoin de se (re)connecter à la Nature. Or, le chamanisme opère des rituels avec les arbres, les plantes, les sources d’eau... la clé de voûte du chamanisme est que nous appartenons au règne du vivant. L’homme moderne s’est cru maître du monde, le chamanisme ramène l’homme à sa véritable échelle, et renverse cette perspective de la place de l’être humain dans la nature. »SOURCE INREES
Réalisé par Jean-Michel Corillion
France Télévisions Distribution (Octobre 2012)
mardi 3 avril 2012
LES GRANDS RÊVES.
Au commencement était le rêve...
Je me plais à imaginer une tribu regroupée autour d’un feu ; la nuit est froide et cela fait plusieurs jours que les chasseurs n’ont pas ramené de gibier. Dans le regard des uns et des autres, on peut lire la faim et la peur. Au petit matin, une femme du groupe raconte que durant son sommeil, son âme a voyagé de l’autre côté de la montagne, et que là, elle a vu un troupeau de bisons. Elle les a vus paître et ruminer. Elle a senti leur odeur et leur force. Ne doutant pas une seconde de ce que cette femme a pu voir et ressentir, les chasseurs de la tribu s’en vont de l’autre côté de la montagne et reviennent le soir même avec assez de gibier pour tout le monde.