2012, année du changement ?
Très à l’aise sur scène, le presque septuagénaire Neal Donald Walch, auteur du best-seller international Conversations avec Dieu, appelle chacun à participer à ce mouvement planétaire. Rendez-vous le 22 décembre 2012, date clé de cette mutation. « Ce n’est pas que j’ai une intuition spécifique sur l’importance de cette date, c’est l’humanité elle-même qui en a fait un moment important » nuance-t-il. « Avec tous ces films catastrophes qui ont été réalisés, la prophétie maya, tous les livres écrits à ce sujet, il y a tant d’attention focalisée sur ce moment que clairement, quelque chose est en train de se passer. Tout ne va pas changer du jour au lendemain le 22 décembre, mais un basculement est en train de se produire. C’est déjà visible dans le domaine financier, en politique, dans les interactions sociales. »
« La bande passante de la perception de la réalité s’élargit : on perçoit de plus en plus de choses » estime Marc Vallée, fondateur de la maison d’édition Ariane qui organise l’événement. « Chaque auteur donne dans son domaine des informations qui me semblent fondamentales, et la France va finir par s’ouvrir à cette idée qu’on a un pouvoir sur notre vie et sur notre monde » explique-t-il. « Je vois 2012 comme une date charnière où on va commencer à basculer sur une nouvelle compréhension de la réalité. C’est une transition qui s’enclenche. On peut comparer cela à la période de la Renaissance. »
Les auteurs d’Ariane appréhendent différemment cette mutation spirituelle. La journaliste Lynne McTaggart a fait un travail de fond pour expliquer en quoi les récentes découvertes scientifiques sont porteuses d’un bouleversement de nos manières de penser et de voir. A l’individu isolé, compétitif, elle substitue un être défini comme un lien qui, plus que tout, a besoin de saines interactions et de coopération; pour l’ingénieur Philippe Weber, des nouveautés en matière d’éducation, d’énergies renouvelables, d’habitat, d’initiatives humanitaires, ouvrent des perspectives plus concrètes. Dans un tout autre registre, plusieurs évoquent des visions ou des ressentis, tel l’Australien d’adoption Michael J. Roads, rude gaillard aux allures de cow-boy entré en communication avec l’esprit de la Nature, qui parle de contact avec ce qu’il appelle « la cinquième dimension » ; ses perceptions ne lui laissent aucun doute sur la réalité de la transition en cours.
La grande majorité du public adhère à la thèse du changement en 2012 et se reconnaît dans la quête d’une « nouvelle spiritualité ». Mais tous ne recherchent pas la même chose. Militaire en reconversion, Philippe, 48 ans, s’intéresse aux approches scientifiques de la spiritualité, tout comme Sophie, qui a monté son activité dans l’événementiel. Cathy, maquettiste, est un peu rebutée par le « show à l’américaine » avec ventes de livres à la clé. « C’est bon, on a compris qu’il y a une part lumineuse dans l’être humain, pas besoin de le répéter cent fois. »
Cette audience au style vestimentaire souvent classique, se reconnaît-elle dans le New Age ? La plupart récusent l’appellation, jugée « discriminante » et peu flatteuse. « Ça me dérange qu’on dise ça » s’insurge Myriam, vendeuse de voitures âgée de 36 ans. « Il me semble que l’époque est bien moins rose bonbon que celle à laquelle le terme New Age fait référence, et que les aspirations sont différentes. » S’agit-il de fuir la réalité ou d’y trouver un sens ? Nadia, infirmière, résume son sentiment: « J’ai beaucoup affaire à la solitude dans ma vie d’être humain, nous sommes une minorité à partager cette manière de penser, le fait de voir tous ces gens me recharge énergétiquement et ça me fait du bien. » Quant à la période actuelle, nul besoin d’être voyant pour constater qu’elle est riche en bouleversements. Reste à savoir si l’humanité va en sortir plus intelligente, et mieux disposée à l’égard de son prochain. A en croire les intervenants de Toulouse, c’est à nous de jouer.