Ce médium qui sommeille en nous
(en français,vision à distance) est une pratique intuitive permettant de développer l’intuition et les perceptions, principalement pour obtenir des informations spécifiques, relatives à une problématique définie, physiquement inaccessibles par des moyens conventionnels. Cette méthode englobe un ensemble de protocoles et de techniques qui ont été développés dans les années 70 aux États-Unis, sur la base des travaux scientifiques menés principalement dans les laboratoires du PEAR, du SRI et de la Mobius Society.
Certaines de ces recherches initiales ont été menées dans le domaine civil (par exemple les travaux de la Mobius Society dirigée par Stephan A. Schwartz), surtout dans les cadres de l’archéologie, de la finance et d’enquêtes. D’autres ont été financées par des organismes militaires (comme la CIA, la DIA…) qui ont par la suite créé une unité de renseignement pour « espions psychiques » : c’est le fameux programme Star Gate. Le plus célèbre remote viewer : Joe Mc Moneagle, espion extrasensoriel engagé par la CIA, la NASA et le FBI pour des missions très spéciales comme la récupération d'otages. Les résultats qu'il a obtenu lui ont valu d'être plusieurs fois récompensé. Entretien avec Alexis Tournier, médium depuis 15 ans, devenu le premier Remote Viewer français.
Comment vous êtes-vous intéressé au remote viewing ?
J’ai accepté de participer, il y a quelques années, à une série d’expériences menées par des chercheurs et des étudiants en parapsychologie de l’Institut Métapsychique International (IMI). Ayant moi-même un parcours scientifique, j’avais très envie de voir s’il était possible de comprendre le fonctionnement psychique et intuitif de la capacité de voyance, une activité qui, à la base, n’a aucun fondement rationnel. Je devais, comme les autres voyants qui participaient à ces protocoles de tests, décrire le contenu d’une enveloppe fermée. C’est dans ce cadre-là que j’ai appris qu’il existait des techniques élaborées de vision à distance, que tout le monde est capable d’utiliser. J’ai alors voulu me former au Controlled Remote Viewing avec d’anciens viewers militaires américains. Cette méthodologie est née des différentes recherches sur les phénomènes PSI - télépathie, états modifiés de conscience, clairvoyance... – menées par deux physiciens américains, le Dr Hal Puthoff et le Dr Russell Targ. Ensemble, ils ont proposé une approche scientifique des perceptions intuitives. Ce qui est intéressant, c’est que le Remote Viewing remet en questions le « don » - comme on l’appelle à tort - de voyance car les différentes recherches effectuées tendent à prouver que ces capacités intuitives sont finalement à la portée de tous. Cela ne nécessite-t-il pas certaines prédispositions ?
A moins d’avoir des problèmes d’ordre psychologique ou un dérèglement psychoémotionnel important, je ne connais personne qui ne soit jamais parvenu à trouver des éléments tangibles du contenu d’une enveloppe. Suffit-il de se former au Remote Viewing pour être voyant ?
Disons que plus on s’entraîne, plus on développe son intuition. De nombreux stagiaires que j’ai eus en formation chez Iris Consulting pensaient ne pas avoir une once d’intuition dans la vie. Pourtant, certains se sont avérés très brillants, parfois même bien meilleurs que moi. Leurs résultats étaient parfois stupéfiants, et dignes d’un scénario de science-fiction. Certains pourraient en effet faire de très bons voyants ! Des exemples marquants dont vous vous souvenez ?
Un stagiaire avait pour cible l’animatrice de talk show américaine Oprah Winfrey. Il a senti que c’était une femme, contemporaine, il a également décrit l’environnement show biz dans lequel elle évolue, sans toutefois mettre un nom dessus. Puis, il a senti qu’elle avait toujours un objet dans la main comme un totem ou un emblème de sa fonction. « Elle ne peut s’exprimer sans avoir ce truc-là », a-t-il ajouté. Il a alors pris de la pâte à modeler et sculpté quelque chose qui avait bel et bien une forme de micro. Un autre stagiaire devait trouver un événement récent : le saut en parachute depuis l’espace réalisé par l’autrichien Felix Baumgartner. Il a dessiné une capsule avec un gars qui saute dans le vide, et décrit très clairement les conditions sécurisées, la personnalité aventurière du parachutiste... Dernier exemple, celui d’une autre stagiaire qui avait pour cible la sonde Curiosity envoyée sur la planète Mars. Je me souviens que c’était très drôle car sans bien comprendre de quoi il s’agissait, il soulignait une dichotomie entre le côté totalement désert du lieu et la présence de la technologie.
Quelles différences entre la technique du Remote Viewing et la voyance ?
Pour le Remote Viewing comme pour la voyance, je fais appel aux mêmes facultés, et j’utilise les mêmes canaux. La différence c’est qu’en Remote Viewing, on ne connaît pas la nature de sa cible, on travaille en aveugle, et on doit décrire de la manière la plus précise possible ce qui est contenu dans l’enveloppe, en suivant un protocole précis, sans jamais tomber dans l’interprétation. Si par exemple, je sens que l’objet que je dois trouver a quatre pieds et qu’on peut s’asseoir dessus, je ne dois pas déduire qu’il s’agit d’une chaise. Je dois d’abord me concentrer sur mes sensations premières. En revanche, lors d’une séance de voyance, le consultant, assis face à moi, interagit, me pose des questions. Je vais donc sentir son angoisse, ce qu’il a envie de savoir, ce qu’il désire entendre. J’engrange aussi inconsciemment tout un tas d’informations non verbales - son apparence, la manière dont il s’exprime, sa gestuelle... Des éléments perturbateurs qui biaisent mon ressenti, et donnent lieu à des interprétations. Pour rester dans l’information brute, il faudrait que je ne voie pas la personne, et que je ne l’entende pas. C’est pourquoi, je commence toujours la consultation avant que la personne n’arrive au cabinet. Ce qui me permet d’obtenir de l’information pure. Comment pensez-vous que les viewers comme les voyants captent leurs informations ?
Je pense qu’on se connecte à une espèce de matrice de l’information, à un champ de conscience universel, à une immense base de données invisible. Par un processus inconscient, ces informations sont décryptées par le corps, à travers les cinq sens. C’est comme si on nous téléchargeait des kilooctets de bits informatiques et qu’on se branchait sur le bon logiciel de décodage.