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Conscience et coma :
un miraculé relance le débat
De nombreux examens restent à faire pour évaluer si le jeune homme a retrouvé l’usage de toutes ses facultés. Reste que l’état de santé du « miraculé » s’améliore doucement. Généralement, l’état dit végétatif est « considéré comme permanent lorsqu’il n’y a pas d’amélioration après une période variant de trois à douze mois » notait en 2005 le neurologue Steven Laureys, dans un article consacré à « la mort, l’inconscience et le cerveau. »
Un autre cas de figure retient l’attention, celui des personnes qui affirment avoir été conscientes tout en étant diagnostiquées en état de coma. En février 2011, l’émission Sept à huit a diffusé le portrait d’Angèle, une femme affirmant avoir vécu toute la période de son coma consciemment, mais incapable de communiquer, « emmurée vivante, plongée dans le noir, les yeux fermés. » Non seulement elle dit avoir entendu tous les commentaires de sa famille qui la pleurait, mais elle assure avoir ressenti une grande douleur physique lorsque le médecin a pratiqué des tests destinés à prouver sa mort cérébrale irréversible. A ce moment-là, c’est une larme qui l’a sauvée.
En 2006, des exemples similaires avaient déjà défié la chronique : une jeune Anglaise plongée dans un état végétatif, étudiée avec un IRM fonctionnel, était capable d’une activité cérébrale normale lorsqu’elle s’imaginait jouer au tennis ou faire son ménage ; Tim, jeune américain tombé dans un état végétatif après un coma, fut capable au terme de 19 ans de silence, de parler à nouveau. En novembre 2011, une étude parue dans la revue médicale The Lancet concluait à la persistance de fonctions cognitives et d’une attention consciente chez des personnes pourtant diagnostiquées en état végétatif. Sur un échantillon de 16 personnes étudiées, trois étaient capables de saisir des instructions orales et d’y répondre par une activité cérébrale.
Comme le souligne Steven Laureys, les cas exceptionnels ne doivent ni susciter trop d’espoir, ni justifier l’acharnement thérapeutique. Reste qu’ils posent clairement la question des rapports entre la conscience et l’activité cérébrale.