Destin... funeste.
De façon sûre, il y a un événement dont nous ne pouvons empêcher l'arrivée, auquel nous sommes tous destinés : c’est la mort. Pourquoi parler de la mort quand on veut savoir ce que la vie nous réserve ? Parce que cet événement oriente tous nos choix et nos croyances, Ce point final à la vie pèse sur nous et fait naître en nous la peur, pas forcément consciente, mais constituant le fond affectif de notre être. Que survienne un danger, un enjeu et c'est elle qui nous gouverne. Notre liberté est une liberté de "mortel".
Différentes conceptions du destin:
Pour certains, le destin est un ordre intemporel, impersonnel, une loi des événements, au-dessus de tout. Tout espoir de lui échapper est vain. Ainsi pensaient par exemple les Grecs de l’Antiquité. Pour eux, la vie est un drame puisque la mort attend chaque être humain. Nulle puissance ne peut nous en sauver.
- Pour les Stoïciens, l'être humain ne peut rien sur les événements, même petits. Nous sommes comme programmés pour une certaine vie, selon une certaine conception l'espoir de lui échapper est vain. Ainsi pensaient par exemple les Grecs de l’Antiquité. Pour eux, la liberté de l'homme n'existe pas. Sa responsabilité non plus, Dans cette conception, le passé et le présent se confond en une courbe. Cela s'apparente beaucoup au fatalisme de certains peuples orientaux (Hindous en particulier) " celui qui considère sa condition comme un destin ne fait rien pour la changer, il attend la mort".
Pour d’autres philosophes, le destin est un cadre à l'intérieur duquel une certaine "liberté" est possible pour l'homme. Cette liberté est celle de pouvoir influer sur le moment d'apparition des événements et, dans une certaine mesure, sur leurs conséquences (plus ou mois dramatiques). Le destin ne contrôle pas tous les moments du temps, ni tout son contenu, mais à la longue, il l'emporte toujours.
Au final, dans ces philosophies, la question du choix dans la vie est dérisoire. Pour d’autres, c’est la quête de tous les courants ésotériques : vouloir échapper au destin et pouvoir choisir soi-même sa propre destinée, Cette recherche insensée, les Grecs l'appellent l'orgueil démesuré de l'homme, qui refuse sa condition de créature. (1)
Conception biblique du destin:
À l'opposé de tous ces courants de pensée, le Dieu de la Bible se présente comme celui qui nous sauve de la mort. La bonne nouvelle du christianisme, c’est que la mort n'est pas notre destinée finale, même si elle reste un passage obligé. Les Evangiles nous montrent comment, par delà la mort, s’ouvre un chemin de vie éternelle.
Il en résulte que l'accomplissement de la vie n'est pas réduit à l'ici-bas. Les choix de notre vie ne sont pas à penser en fonction du temps qui nous reste pour "profiter" de la vie, mais bien plutôt en fonction de l’exemple d’amour du Christ.
La Bible parle également de l’astrologie. Mais elle y donne un regard assez sévère : « Tu t'es fatiguée à force de consulter : Qu'ils se lèvent donc et qu'ils te sauvent, ceux qui connaissent le ciel, qui observent les astres, qui annoncent, d'après les nouvelles lunes, ce qui doit arriver ! Voici, ils sont comme de la paille, le feu les consument, ils ne sauveront pas leur vie des flammes...» (Livre du prophète Isaie ch.47 v.13-14). ).
L’idée de destin suppose que nos vies sont écrites d’avance; ce mot destin vient du latin "destinare " : fixer, attacher. Or, ce qui existe, ce n’est pas un destin fixe, mais des tendances, des influences profondes, liées à notre passé, nos racines, notre milieu social, notre époque, etc. Certes, tout cela pèse sur le déroulement de nos existences, mais nous avons une importante marge de manoeuvre, et au prix de certains efforts toutefois, nous pouvons très largement échapper à ce " destin ", qui n’est en réalité qu’un ensemble d’influences génétiques, familiales, sociales...
Cet exemple n’engage que moi, j’imagine que chaque individu doit reconstituer le puzzle qui lui a été remis lors de son incarnation, ( si on suppose qu'on croit à cette incarnation ), les pièces ayant été brouillées, mélangées au préalable.
Bibliographie :
(1) Fabien Bottes théologien.
( 2) Christophe André