J'ai mal à mes ancêtres
Patrice van Eersel & Catherine Maillard
Résumé : Comment expliquer le grand retour des ancêtres en psychothérapie ? Freud n'ignorait pas leur importance: chacun de nous n'est pas seulement déterminé par le triangle papa-maman-bébé, mais aussi par une cascade d'influences venues de son arbre généalogique. Certes, le fondateur de la psychanalyse avait assez à faire avec l'oedipe, et c'est consciemment, selon certains, qu'il aurait remis l'étude des ascendances à plus tard. Beaucoup plus tard. II aura fallu attendre un siècle pour que la dimension transgénéalogique soit vraiment reconnue par les « psy ». Et brusquement, cette reconnaissance prend l'allure d'un mouvement. Sur le thème « où que vous soyez, vous transportez votre famille avec vous - bénissez-la... mais libérez-vous-en ! », la psychogénéalogie émerge dans de nombreuses pratiques et écoles. C'est à une large présentation de celles-ci qu'est consacré J'ai mal à mes ancêtres, sous la forme de sept entretiens avec des acteurs majeurs de ce mouvement : Pr Anne Ancelin Schützenberger - , qui s'est retrouvée sur la piste transgénérationnelle en butant sur d'« étranges maladies à répétition » ; Alexandro Jodorowsky, qui se révèle avoir été l'un des premiers à redécouvrir l'importance de l'arbre des ancêtres; Bert Hellinger, qui dit avoir été influencé par la culture zoulou dans l'invention des fameuses « constellations familiales » ; Didier Dumas, qui ouvre le transgénérationnel à la Bible et à des dimensions non occidentales : taoïsme, chamanisme, etc; Chantal Rialland, qui affirme que chacun peut influer sur son destin en « choisissant sa famille » ; Serge Tisseron, qui focalise son attention sur les « secrets de famille » qui deviennent pathologiques ; Vincent de Gaulejac, , qui démontre que les arbres généalogiques se regroupent par grandes familles sociologiques.