Consulter un voyant ? Mais pour quoi faire ?
À l’origine, pas de rapport spécifique avec le futur et il convient de parler de précognition ou de rétrocognition quand un sujet obtient des informations sur un évènement futur ou un évènement passé. Mais ces terminologies n’ont guère passé la frontière du monde de la parapsychologie avec celui du grand public. Dans les années vingt, les cabinets existent depuis longtemps mais c’est à cet époque d’entre deux guerres que le praticien qui l’occupe finit par devenir un « voyant », qu’on le consulte pour « se faire faire une voyance ».
Si un praticien peut obtenir des informations extrêmement variées sur des sujets divers indépendamment de l’espace et du temps, l’utilité d’une consultation peut se définir autour de trois axes : ALEXIS TOURNIER (autorisation du 12 juin 2013).
1 – Fournir du renseignement :
C’est un point insuffisamment exploité par les consultants et les voyants eux-mêmes. Pourtant un voyant peut décrire un lieu distant, l’histoire d’un objet ancien, une situation en cours et tout simplement n’importe quelle problématique.
Dans le cadre d’une consultation par exemple, un voyant peut aisément décrire le cadre de travail actuel du consultant, ce qui s’y passe, ce qui s’y joue, ce de quoi on parle. Il peut expliquer comment celui-ci est perçu, où comment les affaires se passent à l’échelle de l’entreprise. Ces sont des données souvent très utiles à connaître parmi lesquelles se trouvent des informations que le consultant connait lui-même et qu’il peut donc contrôler.
De la même façon, une histoire familiale peut se trouver complètement décortiquée si le praticien décrit les relations entre les membres de la famille, leurs attentes, leurs déceptions, leurs joies, les évènements marquants…
Ce type d’information est détaché de l’aspect passé-présent-futur.
Au XIXème siècle, le prodigieux Alexis Didier plongé dans des états de conscience modifié s’illustrait de cette façon par sa capacité exceptionnelle à décrire des scènes se déroulant en même temps dans des lieux distants ou à lire dans des livres fermés sortis au hasard du rayon d’une bibliothèque. Quelques générations plus tard, c’est le polonais Ossowiecki qui stupéfie les chercheurs par ses capacités à dessiner intuitivement des dessins enfermés dans des enveloppes. Plus récemment, dans son projet de recherche archéologique intuitive mené en Egypte, Stephan Schwartz engage des voyants pour qu’ils décrivent à distance l’accès à des lieux précis. Quelques mois plus tard, à Alexandrie, ils mettent à jour des sites importants non encore découverts.
2 – Aide à la décision
Lorsqu’un choix s’impose, que l’on croule sous un flot d’informations, d’émotions ou que l’on se perd au milieu d’avis contradictoires, il n’est plus possible de décider rationnellement. Dans ces circonstances, consulter un voyant s’avère très utile. Il ne s’agit pas nécessairement d’agir ensuite en suivant à la lettre les propos du voyant mais tout au moins les mettre en perspective avec ce qui est connu et agir d’une manière plus maîtrisée.
Le but du praticien n’est pas de « trouver » ou de « prédire » ce que le consultant va faire – ce qui stériliserait sa volonté propre – mais de se projeter dans chacune des alternatives. Un consultant hésite à déménager ? Alors que se passe-t-il si le consultant reste là où il vit, comment se sent-il, quelles sont ses satisfactions, quels sont ses projets et quelles sont les déceptions ? Le voyant peut les décrire avant de répondre aux mêmes questions en se projetant dans l’autre alternative : et s’il déménage, comment vivra-t-il les choses ? Quel sera son niveau de satisfaction ? Pour le praticien, il s’agit de décrire les deux routes possibles et d’indiquer l’état de celles-ci de la même façon qu’un GPS révèle les voies rapides et les culs-de-sac. C’est le consultant qui ensuite décide d’emprunter tel chemin, en toute conscience.
3 – Pronostic
C’est la partie la plus attendue d’une consultation, celle pour laquelle la majorité des consultants font appel à un voyant.
Dans un premier temps, un praticien peut décrire comment, dans l’avenir, une situation donnée va évoluer. Dans le cadre d’une problématique de recherche d’emploi par exemple, il peut se projeter à différentes échéances et « voir » quand et comment le consultant retrouve du travail. De la même façon, il est aisé pour un praticien de détailler comment une liaison a de bonnes chances de se construire ou de se désagréger. C’est le pronostic d’évolution : comment quelque chose en cours, et connu du consultant va évoluer à court, moyen et long terme.
Mais dans un second temps, il est intéressant que le praticien puisse fournir du renseignement sur des éléments que le consultant ne connait pas encore. « Dans 5 années, votre vie professionnelle est marquée par bien moins de déplacements qu’aujourd’hui et il semble que le lieu de travail se confond avec le lieu d’habitation. » ; « Dans 10 ans, la personne vivant avec vous peint et vend tes tableaux régulièrement ; c’est une personne passionnée qui comme un vieux professeur, donne toujours des conseils et aime s’occuper des autres. » C’est ce genre d’assertion qui est attendue et pour laquelle, au moment de la consultation, le consultant n’a aucun feedback possible hormis quelques suppositions.
Obtenir des renseignements sur son futur permet de le modifier : on prend conscience de ce qui est et de ce qui pourra être. Selon ce qui est annoncé – « dans cette direction, c’est une impasse alors que dans celle-ci, c’est une autoroute », selon que l’on ait à participer ou non à ce qui est annoncé – « Le deuil de votre précédente relation est un préalable à toute nouvelle rencontre ; en refusant de passer ce concours, vous resterez coincé à votre poste », les évènements et les situations « prédits » peuvent varier. Le consultant qui a toujours la possibilité d’agir dans les situations qui le touchent augmente son libre arbitre. Là où d’aucuns estiment qu’une destinée indélébile préside, il est intéressant de constater que consulter un voyant autorise des prises de conscience qui rendent plus libres.
SOURCE ALEXIS TOURNIER (avec son autorisation le 12 juin 2013).