Françoise Hardy : "Une médium m'a ouvert la voie"
Chaque mois, une personnalité revient sur un moment de prise de
conscience spirituelle ou existentielle. Ce mois-ci, Françoise Hardy.
Elle vous accueille avec gentillesse dans son appartement parisien,
se love dans son canapé, disponible pour évoquer sa démarche
spirituelle.
D’emblée, on découvre une Françoise Hardy passionnée
par le sujet : « La question spirituelle m’a toujours taraudée… Dieu
comptait beaucoup dans mon enfance. J’étais une petite fille très pieuse
! J’ai baigné dans le catholicisme, avec lequel j’ai pris mes distances
à l’adolescence. Trop de pesanteurs, de moralisme… Il m’a fallu
tâtonner pour trouver d’autres voies. »
L’époque tourne alors le
regard vers l’Orient et ses sagesses millénaires.
Après le tourbillon du
vedettariat « peu propice à l’intériorité », Françoise Hardy fréquente
les rayons « spiritualités » des librairies. Elle découvre le maître
indien Krishnamurti. Mais elle finit par le trouver « déconnecté des
réalités quotidiennes ». Un ami lui offre alors les Dialogues avec
l’ange (de Gitta Mallasz (Aubier, 2007)), transcription d’une expérience
spirituelle vécue pendant la Seconde Guerre mondiale par une jeune
Hongroise, qui transmet des « paroles de vérité » dont elle affirme
qu’elles ne viennent pas d’elle. Un livre qui prépare sans doute
Françoise Hardy à l’une des grandes rencontres de sa vie…
L’idole de « tous les garçons et les filles » des années 1960 vient de publier L’Amour fou (Albin
Michel, 2012), un roman dense où sentiment rime avec déchirement. Dans
la foulée, Françoise Hardy nous offre aussi dix superbes nouvelles
chansons (album L’Amour fou, EMI Music, 2012).
« Un jour, un journaliste suisse m’a passé un enregistrement intitulé
“Omnia Pastor”. Omnia est le pseudonyme d’une médium qui a transmis la
pensée de Pastor, surnom d’un guide spirituel non incarné… J’ai
immédiatement adhéré à ses réponses lumineuses. » Ce qui intéresse
Françoise Hardy dans la pensée d’Omnia Pastor, c’est notamment la
manière qu’elle a de démonter les arguments selon lesquels la présence
du mal rend impossible l’existence d’un Dieu.
« On croit que Dieu
est un Père bienveillant qui doit protéger ses enfants, et on ne Lui
pardonne pas tous les malheurs inhérents à la condition terrestre qui,
le plus souvent, ont l’homme pour cause ! Ou bien on voit de la “cruauté
divine” dans des cataclysmes qui ne sont que les conséquences des lois
qui régissent le monde matériel. »
Françoise Hardy n’hésite pas à se dire croyante. « Je ne crois pas
au Père omnipotent des catholiques, mais en un principe créateur, une
supraconscience. De même qu’il y a des hiérarchies ici-bas – le
minéral, le végétal, l’animal, l’humain –, je crois qu’il y a aussi des
hiérarchies dans l’au-delà, auxquelles appartiennent des êtres
intermédiaires entre Dieu et nous, et qui correspondent à des paliers de
l’évolution spirituelle. Lorsqu’un proche ne va pas bien ou que je ne
vais pas bien, je m’adresse à ces êtres invisibles pour qu’ils nous
aident à acquérir la force de supporter les malheurs inhérents à notre
condition humaine. »
Elle n’en dira pas davantage : « Il est aussi
difficile à la bactérie d’imaginer l’homme qu’à l’homme d’imaginer
Dieu, cet absolu inconnaissable… »