Dénué de caractère religieux, la spiritualité du tarot est de plonger au coeur de la réalité symbolique du monde manifesté. Et en particulier la réalité de ses propres origines. Un langage symbolique avec sa généalogie et ce qu’elle nous a légué, et certainement ce qu'elle nous a laissé à travailler, peut se tisser, et Dieu sait s'il est démontré aujourd’hui combien on y est profondément lié (psychogénéalogie). Se réaliser spirituellement est une chose. Une grâce aussi si on a de chance. Mais se réaliser dans la vie, c’est avant tout se réaliser à travers ce que l’on a hérité, et à travers notre relation à cet héritage, ou challenge de vie.
Dans le monde des tarots, un nom revient souvent : celui d'Alexandro Jodorowsky. considéré comme un maître de tarots, c'est un écrivain prolifique, et bien plus (voir plus bas). C'est donc avec intérêt que je me suis rendu pour la première fois à une conférence, donnée à la librairie "les 100 ciels" à Paris. Accompagné de ma femme, qui a eu la bonne intuition de m'accompagner. Et je dois dire que nous fûmes bleufés. On a reconnu un homme universel ayant acquis une profonde compréhension de lui même et du monde. Aller voir Jodo, c’est un grand plaisir. C’est retrouver un peu d’espoir quant à la condition humaine dans notre actuelle France déprimée. Jodorowsky est un homme hors du commun à bien des égards, et c'est une chance de l'avoir parmi nous à Paris, surtout qu'il vient "se produire" (cabaret mystique)gratuitement dans la salle de conférence de la librairie les 22 de chaque mois puis il dédicace ses livres (le site, dans la catégorie "évènements" permet de vérifier la date exacte chaque mois: http://lescentciels.free.fr/). Je l'ai rencontré peu avant ses 77 ans, et je crois que c'est aussi le père que je cherche à travers lui. Il faut savoir qu'il existe de nombreux différents jeux de tarot. Jodorowsky a donné son nom à l'un d'eux, qui est un "tarot de Marseille" amélioré et complété (ou restauré).
Il existe paraît-il de plus en plus de "bars à tarots". Celui, à part, ou Jodorowsky consulte directement les mercredi (il faut obtenir préalablement un ticket) : "le téméraire", 32 av Daumesnil à Paris, et celui ou on peut rencontrer quelques uns de ses élèves (notamment Moreno) les mardis pour un tirage (gratuit): "le bar sans nom" 49 rue de Lappe, Paris
Un blog est particulièrement bien documenté sur Jodo : http://thierryleblog.hautetfort.com/list/lecture/jean_giraud.html
Deux extraits :
Alexandro Jodorowsky est né le 17 février 1929 à Irique, petit bourg du nord du Chili, où ses parents, un couple de Juifs russes fuyant les pogroms, sont venus s'installer
En 1953 Jodorowsky quitte le Chili, qu’avec son théâtre de marionnettes, il a auparavant parcouru en tous sens, contre l'avis de son père qui l'aurait préféré médecin. Destination Paris, où il commence par forcer la porte du Mime Marceau. Il lui écrit quelques-unes de ses plus célèbres pantomimes. Cinq ans plus tard, il abandonne pourtant la troupe, devient peintre en bâtiment, fréquente les surréalistes et fait la connaissance de Maurice Chevalier, qui l'engage pour dépoussiérer son spectacle
En 1962 Avec Roland Topor et Fernando Arrabal, il créé le groupe Panique, pied de nez insolent et rigolard à l'intransigeance du mouvement surréaliste. L'histoire en retiendra quelques happening inénarrables, où se côtoient humour, performances sportives et pornographie.
En 1965 Jodorowsky s'embarque pour le Mexique, dans les bagages du Mime Marceau, qui lui a demandé de rempiler pour une tournée sud-américaine. Il y restera huit ans. Le temps de créer le Théâtre d'avant-garde de Mexico, d'adapter au cinéma une pièce de Fernando Arrabal, Fando et Lys, puis de tourner ses deux films les plus célèbres, El Topo et La Montagne Sacrée. C'est également au Mexique que Jodorowsky touche pour la première fois à la bande dessinée. Pour le dessinateur Manuel Moro, il imagine le personnage d'Anibal 5, et lui-même illustre pendant cinq ans ses Fabulas panicas (fables paniques) pour un hebdomadaire de Mexico.
En 1973 c'est le retour en france et la mise en chantier de son adaptation de "Dune", film sur lequel il travaillera jusqu'en 1979 mais qui ne verra jamais le jour.
En 1980 Jodorowsky et Moebius (Jean Giraud) se lancent dans les Aventure de John Difool. Avec elles, Jodorowsky fait une entrée fracassante dans le monde de la bande dessinée européenne, dont il devient l'un des scénaristes les plus originaux - et les plus prolifiques : il imagine des histoires pour Arno (Alef-Thau), etc...
En 1996 Jodorowsky reçoit à Angoulême l'Alph'art du meilleur scénario pour le premier volume de sa nouvelle série avec Georges Bess, Juan Solo. Il arrache ainsi la reconnaissance d'un milieu qu'ont longtemps déconcerté sa débauche d'énergie tous azimuts et une tenace odeur de soufre mystique. Outre ses activités de cinéaste (il a sept films à son actif, le dernier, Santa Sangre, tourné en 1992), Jodorowsky est un spécialiste incontesté du Tarot de Marseille, un maître de conférence anachronique qui chaque semaine, devant une assistance fidèle, extirpe de l'Almanach Vermot quelques leçons philosophiques, l'inventeur du concept de psycho-magie et un écrivain de plus en plus assidu, dont le dernier roman, L'Arbre du Dieu Pendu, a été traduit en français en 1996.
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On sait que cet ancien agitateur culturel, d’origine juive russe et grandi au Chili avant d’adopter l’Europe via le Mexique, s'est depuis longtemps mué en sage, aide les gens à trouver leur chemin dans le chaos spirituel moderne, grâce en particulier au jeu du Tarot. Voilà trente cinq ans qu’il reçoit chaque semaine, le mercredi, des gens venus de toute l’Europe, dans un bistrot transformé en “cabaret mystique” où, de façon rigoureusement gratuite, il tire les cartes à vingt-deux personnes, tandis que tout autour, une foule de plusieurs dizaines de quêteurs-de-sens se presse, pour entendre ce que dit l’artiste... parfois à voix basse quand, ayant (très compassionnellement) interpelé et écouté son “patient”, puis attentivement étudié son “arbre” (généalogique), il lui prescrit l’acte “psychomagique” destiné à ritualiser sa guérison.
Dans le vaste mouvement de découverte - ou de redécouverte - du transgénéalogique, Alexandro Jodorowsky fait figure d'outsider et de pionnier. Qu'est-ce que le “transgénéalogique” ? C'est la prise en considération, notamment par les thérapeutes, de tout ce qui nous touche, au corps, à l'âme et à l'esprit, en provenance de notre ascendance, de notre lignée. “ Or, dit Jodorowski, dans chacun de vos ancêtres, il y a un Bouddha qui dort : si vous voulez vous éveiller, travaillez à hisser votre arbre généalogique entier au niveau de sa bouddhéïté. ” Cet entretien a été publié dans “J’ai mal à mes ancêtres ”, de Patrice van Eersel et Catherine Maillard.
SOURCE :
: Clés de Vie
- : spiritualité psychologie développement personnel Santé
- : Aller à l'essence de ce qui fait fonctionner la vie et le monde, duquel on ne voit, tel un iceberg, que la partie visible, la partie la plus infime.