Notre destin ne se résume pas
aux statistiques
Puis Daniel Tammet explique que ces chiffres ne sont pas des lois, car nous sommes aussi « des créatures de hasard, de sentiments et de rêves ». Il cite ensuite l’exemple de Stephen Jay Gould, paléontologue américain, à qui les médecins ont annoncé une forme de cancer rare et incurable en 1982 ne lui laissant, selon les calculs, qu’une « médiane » de huit mois d’espérance de vie, alors qu’il n’était âgé que de 40 ans. Décédé vingt ans plus tard, il a toujours refusé de se laisser condamner par des statistiques.
Doté d’une volonté d’acier et d’un intense désir de vivre, il s’est attaché, dès l’annonce de son diagnostique à se concentrer sur les informations optimistes. Il expliquait volontiers à son entourage que « les moyennes concernent les populations, pas les personnes ». Il finit par s’en sortir, et deux ans après sa rémission, écrit un article intitulé « La médiane n’est pas le message » en référence aux statistiques concernant ses chances de guérison. Vingt ans après l’annonce de son cancer, il publie son dix-septième livre et sa plus grande œuvre intitulée « La structure de la théorie de l’évolution ». Il meurt finalement deux mois plus tard, des suites d’un autre cancer n’ayant aucun lien direct avec le premier.
Finalement, qui peut vraiment dire si nous serons vivants en 2030 ?
Comme le rappelle Daniel Tammet, « l’essence de la nature humaine n’est-elle pas dans son infinie variété ? » Et comme le soulignait Stephen Jay Gould : « La variété est la réalite. »