Effrayée, elle se précipite à l'extérieur de la chapelle Notre-Dame de la Consolation, rue Jean-Goujon. «Le 4 mai 1897, raconte-t-elle, des dizaines de personnes ont péri à l'emplacement de l'église, dans l'incendie du bazar de la Charité. J'ai ressenti leur présence.»
En dépit de son air d'institutrice début de siècle, Dorothée Koechlin de Bizemont exerce la surprenante activité de chasseuse de fantômes, toujours à la demande des particuliers. Armée d'un simple pendule, elle entre dans la maison hantée et demande à voix haute: «Y a-t-il une entité dans ce lieu?» Explications: «Je communique avec la présence invisible pour mieux la connaître. Qui est-elle? Que veut-elle? Avec un exorciste et le propriétaire des lieux, nous prions ensemble, pour la pousser mentalement vers la lumière.
Nous allumons un feu; si les flammes craquent, c'est que l'entité se libère.» A Paris, cette chercheuse en parapsychologie, auteur d'un livre sur Le Pendule (Solar), a déjà désenvoûté plusieurs lieux. «Cette ville est très chargée parce que son passé a souvent été sanglant.» On y trouve des hordes de spectres, même. Marie-Antoinette refuserait de quitter le Trianon, à Versailles, et l'esprit de Mazarin «habiterait» toujours la bibliothèque Mazarine, son ancien hôtel particulier.
Sur la place de la Concorde, malgré la chaleur, Dorothée réprime un frisson: «Une amie médium me disait que, quand elle passait ici à pied, elle croisait les charrettes des condamnés. Cette place a baigné dans le sang!» Autre lieu très «fréquenté»: les Invalides. Jusqu'en 2002, Dorothée y organisait des ateliers de «perception des fantômes des soldats morts dans les jardins de l'hôpital».
Aujourd'hui encore, la capitale et ses environs seraient la proie de phénomènes paranormaux. En 1984, la direction de la prison de Fresnes aurait fermé une cellule pour «hantise». Une centaine de HLM, dit-on, lieux d'assassinats ou de suicides, ne trouvent plus preneurs parce que squattés par des entités indésirables. Au musée de l'Homme, un crâne en cristal de roche d'origine maya, qui a servi à des rites sacrificiels, se déplacerait, la nuit, de quelques centimètres. Parfois, les gardiens le retrouvent même renversé... SOS fantômes? Une seule solution: contacter notre ghostbuster en dentelles.
Par par Dalila Kerchouche et , publié le 21/06/2004(0)