Pronostic ou prédiction, de l’importance des mots
Face à la prédiction « En achetant cette maison, vous découvrirez de nombreuses malfaçons », le consultant se retrouve avec le choix d’acquérir ou non finalement le bien qu’il convoite. S’il ne désire pas faire face à ce genre de soucis, il en cherche un autre. Mais s’il désire cette maison quoi qu’il en soit, l’information délivrée par le praticien lui permet d’anticiper : il peut vérifier le bien davantage, renégocier le prix, provisionner des travaux imprévus… Dans les deux cas, obtenir du renseignement sur son projet permet de le modifier.
« Au prochain conclave, le cardinal qui sera élu pape ne sera pas européen ». Si vous êtes fonctionnaire dans les Vosges, il y a peu de chance que vous puissiez y changer quelque chose. Si vous êtes un des 115 cardinaux électeurs, cette assertion pourra influer consciemment ou inconsciemment sur votre bulletin de vote.
C’est selon comment un consultant est impliqué dans ce qui lui est « prédit » qu’il peut agir et modifier le cours de ce qui est supposé lui arriver. Cela pose de nombreuses et passionnantes questions : le futur est-il écrit ? Une destinée prévaut-elle à la vie de tout être humain ? Le libre-arbitre existe-t-il ?
Dans une consultation de voyance, un praticien peut évoquer des faits futurs semblant gravés dans le marbre. Pourtant ceux-ci peuvent être modifiés selon que le consultant y joue un rôle. Cela signifie qu’avoir connaissance de son avenir, permet de le modifier… Perception de son futur et action sur celui-ci apparaissent comme les deux faces d’une seule pièce. Voilà une donnée dont un praticien, dans une consultation doit tenir compte et qui rappelle que selon comment nous agissons, projetons et même pensons, nous créons notre futur en imprimant dans la réalité ce qui ne sont au départ que des possibilités.
Consulter un voyant pour connaître ces possibilités et comprendre les chemins sur lequel on se trouve a davantage de sens que se faire prédire un avenir que l’on croit invariable. Car rien n’est permanent nous rappelle le Bouddhisme et tout change continuellement… y compris l’avenir supposément prédit par le praticien.
Déterminisme ou libre-arbitre, telle est la question qui en découle. Les philosophes s’interrogent sur le problème depuis Aristote. Attribuer un destin à l’homme c’est le conditionner à une conduite dictée par un Dieu tout puissant. Au IVème siècle, Saint Augustin conclut en l’existence d’un libre arbitre parce qu’il y voit l’explication de l’origine « de notre faculté de pécher ».
Mais au XVIIème siècle, Spinoza estime que le libre-arbitre est une illusion en ce sens que l’être n’a jamais totalement conscience des causes qui le poussent à agir. Mais on peut répondre que s’il travaille sur lui et apprend à se connaitre – et consulter un voyant y contribue – son libre-arbitre augmente nécessairement. Même si une prédestination existe bien sûr : sociale, culturelle, génétique, géographique, etc. Une fillette qui vient au monde dans une douillette maternité d’Île de France n’a pas la même « prédestination » que celle qui naît en même temps en plein conflit à Damas…
SOURCE: septembre 4, 2013 dans la consultation de voyance : ALEXIS TOURNIER