Être voyant et /ou médium en 2024.

De tous temps, des individus ont été capables de deviner l' avenir, de faire des prophéties, d'avoir la vision d 'un évènement futur, d' une catastrophe ou d'évènements bénéfiques, ceci sous différentes formes.Les personnes qui lisent ces articles et s' intéressent à ces sujets savent déjà à quoi s' en tenir. Dans l' inconscient collectif ces personnes étaient et sont encore une énigme et même une crainte, un peu moins aujourd'hui.

Nous sommes en 2023, la situation sanitaire change la donne , mais la base reste la même, il y a enfin ! une lueur positive après deux ans de galère , les voyants sont toujours utiles. Après 12 ans d'exercice professionnel je peux faire le bilan et me dire que les voyants sont utiles et ont une place dans la société d 'aujourd'hui , comme celle d 'hier,

L'être humain est faible, sensible, comme un enfant, il a un besoin perpétuel d'être rassuré, le curé jouait un rôle important pour l’équilibre des familles, et le médecin lui aussi jouait un rôle capital, que nous reste t' il pour trouver un sens à notre vie quant elle bascule ? le voyant ? qui va enfin nous écouter , nous rassurer sur notre avenir incertain.

De nombreux cabinets travaillent 24h sur 24 ,7 jours sur 7, c 'est parfois pour un consultant la seule solution pour ne pas sombrer, je critique cependant certaines méthodes ruineuses mettant des personnes en difficultés. Les médias s’en mêlent et commencent à avertir les personnes des risques de ces pratiques.

Renseignez vous : un bon voyant a des clients, le bouche à oreille se fait, et c’est cela qui vous renseignera le mieux sur son honnêteté et ses capacités.

Rappelez vous toujours, que si les grandes lignes sont écrites, vous avez votre libre- arbitre, votre avenir dépends aussi de VOUS .

Vous pouvez me consulter, je ferai le maximum pour vous aider

Chris
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jeudi 1 mars 2012

VOIR ET IMAGINER


L'imaginaire,
nouvelle réalité scientifique ?

De nombreuses recherches en neuro-imagerie cérébrale le révèlent : voir et imaginer activent les mêmes zones du cerveau. Au delà de la vision, de récentes études confirment qu’il en serait de même avec l’audition. Si voir, entendre, ou imaginer relèvent des mêmes circuits neuronaux, comment notre esprit fait-il la différence entre le réel et l’imaginaire ? Et à quoi sert l’imagination ?
© MarkTipple
Depuis une dizaine d’années, plusieurs études en neuroscience ont déjà pu démontrer que la perception visuelle et l’imagination solliciteraient les mêmes zones du cerveau. En effet, grâce à la neuro-imagerie (IRM) qui rend possible l’observation de l’activité cérébrale, lorsque l’on demande à la personne sous IRM de penser à une image, on a constate que le réseau activé comprend des zones « associatives » du cortex cérébral, où sont traités les aspects sémantiques de l'image, mais aussi des zones du cortex visuel spécialisées dans le traitement de l'image rétinienne (y compris la zone du cortex visuel « primaire » où aboutissent les fibres en provenance de la rétine).
En clair, que ma grand-mère soit là, en face de moi, en chair et en os, c’est-à-dire dans la réalité extérieure ou qu’elle m’apparaisse en souvenirs dans ma tête, c’est-à-dire dans la réalité intérieure, pour mon cerveau : aucune différence !

Une équipe de l'université de Berkeley va plus loin, en se penchant cette fois sur la perception auditive. En plaçant des électrodes à la surface du lobe temporal supérieur d’une quinzaine de patients — lobe chargé de l'audition mais aussi de certaines étapes du processus de la parole —, ces scientifiques américains ont ainsi enregistré leur activité neuronale au moment où ils écoutaient des mots et des phrases pré-enregistrés. Ils ont ensuite réussi à deviner, et même à reconstruire ces mots directement à partir de l’analyse de cette activité cérébrale, en des sons plutôt compréhensibles. On appelle cela de la "reconstruction de stimulus". « Que vous écoutiez votre chanson favorite ou que vous la fredonniez dans votre tête, nous avons remarqué que les mêmes zones du cerveau auditif étaient activées. C’est comme si vous entendiez réellement cette chanson alors que la pièce dans laquelle vous vous trouvez est bel et bien silencieuse », explique Brian Pasley, le neuroscientifique qui a mené ces recherches à Berkeley. « Cette étude inciterait donc à penser que la perception auditive et l'imagination peuvent également être assez similaires dans le cerveau », ajoute-t-il.
Si voir et imaginer, ou si entendre et imaginer activent les mêmes zones du cerveau, comment, finalement, notre conscience est-elle capable de faire la différence entre une réalité externe et une réalité interne, entre une vision d’un objet extérieur réel, et celui d’un souvenir ?
Cette question pourrait rester cantonnée au domaine de la psychiatrie. En effet, ne pas être capable de discernement conscient et « voir » quelque chose qui n’est pas présent dans la réalité, mais uniquement dans notre « monde interne », tout en pensant le voir réellement s’appelle une hallucination — une perception sans objet — et cela relève, a priori, de la pathologie, du dysfonctionnement. Effectivement, le fait que les mécanismes de la perception visuelle et auditive et celui de l’imagination soient les mêmes dans le cerveau pourrait laisser penser que, sans doute, chez certaines personnes, les neurones s’emmêlent les pinceaux et que c’est là que se trouve « l’explication » de ces hallucinations. Toutefois, ces observations scientifiques renvoient également à une question philosophique : « Ces études corroborent quelque chose que l’on sait, que l’on sent mais que notre culture occidentale a dénigré, déclare Fabrice Midal, philosophe français spécialiste du bouddhisme. Jusqu’au 18ème siècle, le fait de voir et d’imaginer étaient déjà considérés comme similaires. C’est à partir de la pensée de Descartes que l’imagination est devenue insignifiante et que l’idée même de la réalité s’est étriquée. C’est le drame de notre société actuelle ! Elle est pourtant une ressource de l’esprit totalement naturelle et qui ne fait appel à aucun élément de croyance. » L’imagination, une ressource de l’esprit ?!?

Qu’est ce que l’imagination ? La capacité d’une personne à visualiser une situation. Cette capacité constitue un outil central dans plusieurs traditions spirituelles. Pourquoi la « visualisation » est-elle si importante dans la transmission des enseignements du bouddhisme tibétain ? Comment les « visions » chamaniques permettent-elles au chamane d’obtenir des informations avérées sur ces patients ? Pourquoi et comment, en résumé, l’imagination peut-elle nous permettre de connaître notre environnement ? Et nous-même ? Pour Fabrice Midal, « l’imagination permet de créer un lien entre le monde corporel et le monde spirituel. Elle représente également une part de réalité profonde, car elle peut constituer un puits d’énergie, générer une émotion, nourrir notre créativité ou encore changer, de manière positive, notre état d’être et notre perception du monde extérieur ». Et de conclure : « Si vous pensez à votre grand-mère, que ce soit le souvenir de son visage, de son parfum ou du son de sa voix, cette seule pensée — induite par les mêmes zones du cerveau que si vous la voyiez — ne la rend-elle finalement pas réelle ? »
Alors, est-on en train de voir le monde, ou de l’imaginer ? 

SOURCE INREES

dimanche 26 février 2012

TÉLÉKINÉSIE :

LA FORCE DU MENTAL .

Un exemple de télékinésie réalisée par un débutant, sans trucage ( je le précise, je suis témoin ), et qui pose cette question, le mental, la force de la pensée est une force incroyable et hélas nous ne l' utilisons que très partiellement. Attention, il faut beaucoup travailler, et surtout se concentrer, le mouvement est l' ennemi de la pensée, il faut rester calme. 

samedi 18 février 2012

VOULEZ- VOUS SAVOIR ?

QUI EST VOTRE ANGE GARDIEN ?  
Connaissez vous le nom de votre Ange Gardien, car il a un nom . 
Par exemple : je suis née un 13 septembre, le nom de mon Ange est CHAVAQUIAK, ET VOUS  ?

Si vous voulez le savoir demandez- moi !!!! avec votre jour et mois de naissance .

jeudi 9 février 2012

UN ANGE......c 'est quoi.


Les anges sont de retour

Romans, témoignages, entretiens, encyclopédies : depuis quelques mois, les librairies croulent sous les publications angéliques. Pourquoi ce regain d’intérêt pour les anges ? Et qui sont ces êtres invisibles qui fascinent autant ?
© Oz Haver
Que se passe-t-il avec les anges ? A voir la flopée d’ouvrages qui leur est actuellement consacrée, il semblerait qu’ils soient de retour parmi nous. La Confession des anges, Le Livre de l’ange, La Couleur de l’âme des anges, Le Petit livre des anges... Depuis quelques mois, de nombreux auteurs semblent particulièrement inspirés par ces êtres invisibles.
Mais d’abord un ange, c’est quoi ?

Tantôt appelés « créatures célestes », « messagers du divin », « esprits protecteurs », « maître intérieur », « channels » ou encore « intermédiaires entre dieu et les hommes », difficile de savoir à quel saint se vouer.

Erik Pigani, psychothérapeute de formation, journaliste, et auteur de Channels, les voix de l’Au-delà, tente de nous éclairer : «  Selon les différentes cultures et les croyances de chacun, il peut être considéré comme une entité autonome, extérieure à soi ; comme notre double dans le monde subtil — un jumeau — ; ou encore comme un moi supérieur, une partie inconsciente de chacun de nous. Puisqu’il n’existe à l’évidence aucune preuve tangible, c’est à chacun de faire un choix personnel et de prendre position. J’ai moi-même fait le choix de croire en une âme qui perdure dans l’au-delà. »

Pour Patrice Van Eersel, éditeur, journaliste et écrivain, également spécialiste de la question, l’ange serait « la partie immergée de notre âme, bien plus grande que celle dont nous avons conscience. Je dirais même qu’il s’agit de la part créatrice que nous avons en chacun de nous, précise-t-il. Un Moi supérieur capable d’accéder à la source intemporelle de toute inspiration et de créer. Quand Mozart composait sa musique ne disait-il pas que c’étaient les anges qui l’inspiraient ?».

Patrice Van Eersel a participé à son « corps défendant » à la première grande déferlante des anges dans les années 90 avec la publication de La Source blanche. Ce livre retrace l’histoire vraie de Gitta Mallasz, Lili Strausz, Joseph Kreutzer et Hanna Dallos, quatre amis qui, alors que la Hongrie voit arriver les troupes nazies, se cachent dans une petite maison des faubourgs de Budapest. Les discussions philosophiques deviennent alors leur seule distraction. Un jour, Hanna avertit soudain que ce n’est plus elle qui parle mais « son pareil de lumière ». Commence un enseignement spirituel de dix-sept mois — de juin 1943 à novembre 1944 — où chacun découvrira sa propre part de divinité créatrice à travers des paroles aux accents prophétiques prônant la joie et la grandeur de l’Etre. Des communications qui tranchent avec le quotidien des quatre amis. L’aventure s’achèvera dans un ancien collège transformé en atelier de confection d’uniformes militaires que les trois femmes dirigeront pour sauver de la déportation une centaine de femmes et d'enfants. Mais l’étau nazi se resserre. Joseph, Hanna et Lili sont déportés et ne reviendront pas. Seule rescapée, Gitta retranscrira l’intégralité des quatre vingt-huit entretiens dans un livre, Dialogues avec l'Ange, paru en 1976, puis traduit dans seize langues.

Peu avant sa mort en 1991, Gitta Mallasz demandera à Patrice Van Eersel d’écrire l’histoire de cette expérience spirituelle collective. C'est elle qui lui suggéra le titre de La Source blanche, en expliquant : « Par La Source noire tu as contribué à changer le visage de la mort dans la conscience des hommes. Dans le même style, tu pourrais faire connaître La Source blanche pour aider à changer le visage de la vie ». Toujours dans les années 90, Enquête sur l’existence des anges gardiens, écrit par Pierre Jovanovic, sera le premier ouvrage qui étudiera de manière approfondie les apparitions d’anges. Les résultats de six années d’investigation inciteront l’auteur à examiner les apparitions d’anges chez les grands mystiques chrétiens et à les comparer à celles vécues lors des expériences de mort imminente. Salué par toute la presse internationale, cet ouvrage, vendu à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde, deviendra un best-seller.

S’ensuit alors une multitude d’articles dans les journaux français — de ELLE à VSD en passant par Paris Match ou le Figaro Magazine — et une flopée de livres et autres produits dérivés sur les anges dont « les trois-quarts se sont avérés totalement inutiles », lance Erik Pigani.
Comme toutes les modes, l’intérêt des médias pour les anges, peu à peu, s’est essoufflé. Mais comme la mode, on le sait, est toujours un éternel recommencement, les anges font leur retour en force dans les rayons littéraires, après vingt ans de présence discrète.
« Ce nouvel engouement n’a rien d’étonnant, commente Erik Pigani. Avec la crise, et dans la logique d’un système qui arrive à sa fin, on vit une époque où l’on manque cruellement de repères, où l’on se sent démuni. On a besoin de se sentir accompagné, épaulé, guidé. Et il n’y a rien de plus rassurant que de sentir qu’on veille, nuit et jour, sur nous. Comme le disait Carl Jung, la spiritualité est nécessaire à l’être humain. Parce que nous sommes faits pour ça. Par nature, nous avons besoin de ce contact spirituel, et l’élément le plus proche de nous, c’est l’ange. »

Comme pour boucler la boucle, les éditions Albin Michel ont publié, le 11 janvier dernier, Le Dernier convoi, épilogue tragique des Dialogues avec l’ange. Un livre poignant, écrit par Eva Danos qui, comme des centaines de milliers de juifs hongrois, a été déportée après l'invasion de son pays par les nazis en 1944. Rescapée des camps de la mort, son témoignage relate au jour le jour l'horreur des derniers convois de déportés. Dans ces wagons à bestiaux, Eva Danos avait pour compagnes Hanna Dallos et Lili Strausz qu’elle a rencontrées dans l'atelier d'uniformes militaires avec Gitta Mallasz. Eva avait alors assisté aux dernières séances des « dialogues » et partagé le quotidien de Hanna et Lili au camp de Ravensbrück. Comme invité par les anges à célébrer leur grand retour, Patrice Van Eersel, vingt ans après la publication de La Source blanche, s’est vu confier la préface du livre. L’écrivain-journaliste vient également d’être sollicité par le magazine Canopée pour interviewer l’actrice Juliette Binoche, une amie de longue date avec qui il partage cette fascination pour les anges, part de notre inspiration créatrice. « Oui, conclut-il, je crois que la vogue des anges est bel et bien de retour. »
Article : source INREES du 09/02/2012

lundi 6 février 2012

histoires "improbables".


Histoires de synchronicité

Certains événements de sa vie resteront gravés dans sa mémoire à jamais. A 84 ans, le géographe Claude Collin Delavaud n’a jamais pu oublier ces histoires « improbables » qui l’ont progressivement invité à porter un autre regard sur le monde. Comme ce jour où sa mère, à distance, l’a senti en danger. Ou toutes ces rencontres inattendues « trop incroyables pour être dues au hasard ».
Agrégé et docteur d’État de géographie, professeur émérite de géopolitique, ancien directeur du Centre de recherche sur l'Amérique latine au CNRS, et vice-président de la Société des explorateurs français, ce grand voyageur, pourtant très cartésien, avoue croire aujourd’hui aux phénomènes synchronistiques. Il raconte.

« Un après-midi d’avril 1968, je suis parti en bateau avec mes deux enfants au large des Iles de Lérins, en face de Cannes. Sans vraiment comprendre ce qu’il s’est passé, notre voilier soudain s’est retourné. Peut-être une erreur de manip. Au même moment, ma mère, restée à la maison, s’est tout à coup levée vers la fenêtre. Prise d’une angoisse incontrôlable, elle a lancé à mon beau-père : « Claude et les enfants sont dans l’eau. Il leur est arrivé quelque chose. »

Nous étions à trois kilomètres et demi du rivage, et totalement en dehors du champ visuel de la fenêtre. « Mais enfin, tu ne peux rien voir d’ici ! », lui rétorque son mari pour tenter de la rassurer. Même avec une paire de jumelles, ma mère n’aurait en effet jamais pu repérer d’aussi loin un voilier couché et trois têtes hors de l’eau. Elle a alors demandé à son mari de l’accompagner rapidement jusqu’au port. Malgré son insistance, mon beau-père a refusé de l’entendre. Mais ma mère, sûre d’elle, s’est obstinée. Elle s’est rendu jusqu’au port, pour trouver un petit bateau et nous porter secours. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle est parvenue, sans nous voir, à guider le pilote jusqu’à l’endroit où nous nous trouvions, mes enfants et moi. Après avoir passé plus d’une heure dans l’eau froide, nous avons été soulagés de voir ma mère arriver. Comment a-t-elle pu savoir que nous étions en danger ? Comment appelle-t-on ce type d’expérience ? Un pressentiment ? De la télépathie ? Je ne sais pas mais jamais je n’oublierai ce moment.
D’autres événements du même type ont jalonné ma vie. Moins spectaculaires mais dans des circonstances tout aussi invraisemblables.

Comme ce jour de 1972, à Orizaba, une ville au sud-est de Mexico où je n’avais jamais mis les pieds. J’étais avec ma femme. En nous baladant, nous décidons de changer d’itinéraire et de nous diriger vers une place. Là, au détour d’une rue, je tombe nez à nez avec Robert, un homme que je connaissais pour avoir travaillé avec lui au CNRS. Il s’était perdu et ne comprenait même pas pourquoi il s’était retrouvé là !
Huit ans plus tard, je suis sur la route de St Lawrence, entre Québec et Montréal. Normalement, ce n’est pas celle que j’aurais dû emprunter mais je ne sais pas pourquoi, cette fois-là, j’ai eu envie de changer d’itinéraire. A une bifurcation, je me trompe de chemin, et décide de faire demi-tour devant une aire de restaurant. En face, dans le sens contraire, une voiture roulait au pas pour rejoindre la station service attenante au resto. Lui aussi s’était trompé de route. Mon regard croise celui du conducteur. Nous nous reconnaissons immédiatement. Robert ! C’est la première fois qu’il venait au Canada, moi la deuxième. Ni l’un ni l’autre, nous n’arrivions pas à croire à une telle coïncidence !
Cette deuxième rencontre nous a complètement abasourdis ! Ces hasards – que je me risquerai à nommer « synchronicités » – ont resserré nos liens. Dès lors, nous sommes devenus amis.

Je ne sais pas comment ces rencontres improbables se produisent. Ni comment ma mère a fait pour savoir que mes enfants et moi étions en mauvaise passe. Avec l’âge, et l’expérience, je crois de plus en plus en quelque chose de surnaturel mais je suis incapable de lui donner un nom. Ce que j’ai vécu arrive à beaucoup de gens mais personne n’ose en parler. Pourtant, certains peuples très simples, comme les Indiens d’Amérique du sud que j’ai eu la chance de rencontrer au cours de mes voyages, vivent au quotidien des expériences qu’on ne peut expliquer. Par exemple, vingt-quatre heures avant d’arriver dans un village au cœur de la forêt amazonienne, les habitants savaient que je venais leur rendre visite. Beaucoup de peuples amérindiens sont capables de sentir et d’obtenir des informations lointaines, dans le temps et dans l’espace. En plus de ces visions, j’ai pu constater qu’ils possédaient des facultés de guérison prodigieuses. Je pense que nous avons tous en nous ces capacités-là mais l’Homme, dénaturé par le monde moderne, coupé de son lien avec l’environnement, est en train de les perdre. » 

vendredi 27 janvier 2012

Parler avec les morts ?


Parler avec les morts ?
Une journaliste témoigne..

Journaliste à Radio-France et mère d’un petit garçon depuis quelques semaines, Patricia Darré mène une vie tout à fait normale dans son Berry natal, quand une nuit de septembre 1995, un curieux événement transforme son existence. Au creux de son oreille, une voix  lui ordonne : « Lève-toi et prends un papier et écris. » Sans comprendre ce qu’il lui arrive, Patricia, pourtant effrayée, s’exécute. « Soudain ma main part à toute vitesse : ce n’est pas mon écriture, les mots se touchent et il y a beaucoup de fautes d’orthographe. Haletante, la peur au ventre, je griffonne la feuille comme si j’étais prise de convulsions. Au bout de quelques lignes, ma main s’arrête. Je reprends mon souffle et déchiffre le message : « A partir de maintenant, tu es en contact avec l’autre dimension (...) Tu ne le feras pas quand tu voudras mais quand cela sera nécessaire. »



Depuis 17 ans, Patricia Darré serait devenue un « intermédiaire » entre le monde des morts et celui des vivants. Elle affirme secourir les esprits perdus en les aidant à s’élever vers la lumière. Elle met également sa « possibilité » - c’est ainsi qu’elle appelle cette faculté médiumnique - gratuitement au service de ceux qui ont besoin d’entrer en contact avec un proche disparu « soit parce qu’ils veulent se sentir rassurés soit pour régler un éventuel contentieux qui apaisera leur conscience ».
A travers ce livre qui relate quelques-unes de ses expériences avec l’autre monde, Patricia nous explique également comment nous libérer de nos peurs, et de nos attaches trop matérialistes pour devenir les artisans de notre propre bonheur.
Rencontre avec une femme pétillante et exceptionnelle, convaincue qu’il existe bel et bien une vie après la mort:

Comment avez-vous vécu, il y a 17 ans, ce premier contact avec l’autre monde?
Très mal ! Je me suis dit « ma fille, tu deviens folle, va consulter ! ». Et je me suis demandé ce qu’il se passait, ce que j’avais bien pu boire ou manger. Puis, quand j’ai vu que ça perdurait, je me suis immédiatement rendue chez le psy. Je pensais que c’était mon « baby blues » qui commençait à prendre des proportions inquiétantes. J’ai même cru que je devenais schizophrène. Après m’avoir écoutée, il m’a donné un papier et un stylo en me demandant, dans la mesure du possible évidemment, de reproduire ce phénomène d’écriture automatique. Ma main est immédiatement partie toute seule. Le message racontait en détails des événements marquants de la vie de mon psy. Il m’a dit : « Madame, vous n’êtes pas schizophrène. Vous semblez être médium et ce n’est pas de mon ressort ! ». Même si je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, même si j’avais peur, je trouvais toutefois cette sensation plutôt agréable. Comme une douce énergie. Les voix de l’autre monde nous branchent en effet sur une fréquence sécurisante qui nous porte beaucoup. J’ai alors rapidement commencé à être rassurée, à lâcher prise et me laisser guider.

Vous êtes journaliste. Comment l’intégrez-vous dans votre vie de tous les jours ?
Cela ne perturbe en aucun cas mon quotidien. Il y a des semaines entières où il ne se passe rien. Et puis, tout à coup, une voix réapparaît pour me demander d’aller aider quelqu’un. Ou alors c’est une personne ayant perdu un proche qui vient me voir pour que je contacte le défunt, et là, une voix me donne le feu vert : « ok, tu peux y aller! ». Si tout cela a changé ma vie de façon très agréable, je crois être restée moi-même. Je ne suis pas devenue une illuminée, une Madame Irma qui parle d’amour universelle, qui médite et qui mange des graines à longueur de journée en cherchant à léviter ! Je vis ma vie d’humain concrètement, ici et maintenant. Et je m’applique à utiliser cette « possibilité » dans la plus grande rationalité en maintenant un équilibre entre cette vie matérielle et cet autre côté avec lequel parfois je communique. Et cela fonctionne très bien.

Qui sont ces voix dont vous parlez et qui vous guident ?
Aucune idée. On ne m’a expliqué que très sommairement comment cela fonctionnait de l’autre côté. C’est une force extérieure. Mais une chose est sûre, il n’y a pas d’histoire de religion. « Qui êtes-vous ? » leur demandais-je au début. « C’est moi ! », répondait l’un. « Qui moi ? quel est ton nom ? » insistais-je. « Je ne m’appelle pas, me rétorquait une voix. Mais qu’importe puisque tu me reconnais. » Et c’est vrai. Car chaque voix a une énergie différente. Pendant quelque temps, c’est un groupe, et puis tout à coup, ce ne sont plus les mêmes, il y a comme un renouvellement d’équipe. Qui sont-ils réellement ? Jamais nous ne le saurons tant que nous ne serons pas passés de l’autre côté. Mais ce sont eux qui sont chargés de faire fonctionner ce que nous sommes. Je l’appelle la Hiérarchie.

Pourquoi vous ?
On me dit que c’est moi qui l’aie choisi avant d’incarner ce corps. Bien sûr, je n’en ai aucun souvenir ! Mais vous savez, ce n’est pas un don dont certains auraient hérité parce qu’ils le méritent plus que d’autres. On a tous en nous cette possibilité de communiquer avec l’autre monde. C’est comme une banque de données de l’invisible à laquelle on a soudain accès parce qu’on a « téléchargé » le bon logiciel. Une fois qu’on a ce logiciel en soi, on peut accéder à de nombreuses autres applications. Comme celles de guérir les autres ou de prédire l’avenir.

Selon vous, il y a donc une vie après la mort ?
Pour moi, cela ne fait aucun doute. La mort est un passage. Tu as fini ton jeu sur terre, tu passes dans la pièce à côté. Ici, en Occident, on voit la mort comme une punition. On la subit car on est très attaché à la matière. Alors qu’en fait, on quitte simplement ce manteau qu’est notre corps pour aller dans la pièce à côté, dans une autre dimension. Nous devons tous prendre enfin conscience de cela. Pour vivre pleinement. Se libérer de ses peurs. S’élever spirituellement, sortir des émotions négatives, des tristesses, et de ce mal-être quotidien.

En quoi cela a changé votre regard sur le monde ?
Aujourd’hui, je n’ai plus peur. J’apprécie chaque moment de la vie. Et je prends chaque épreuve comme une opportunité d’en tirer un enseignement qui m’élèvera davantage. De plus, quand vous êtes heureux, bien dans votre peau, vous irradiez. Et ce bonheur est contagieux pour tous vos proches.
J’ai aussi délaissé cet ego qui m’empoisonnait. Du moins, une partie. Car il est difficile de se débarrasser complètement de cette bête-là !
On vit une époque très difficile. Stressante, triste, dénuée d’humanisme. Malgré ça, il y a des portes à ouvrir pour vivre mieux. Les gens sont malheureux mais même si ce monde met du temps à changer de paradigme, on peut changer sa propre vision des choses. Plus on positive, plus on attire les chances de vivre de choses positives. Il y a toujours des épreuves mais on ne les vit plus de la même façon.

Vous dites dans votre livre que nous avons tous des anges gardiens qui veillent sur nous. Comment expliquez-vous alors que certaines personnes vivent de grandes souffrances. Comme la maladie, la perte d’un enfant... ?
C’est très difficile pour moi de l’expliquer car j’ai moi-même perdu mon mari il y a quelques mois après une longue maladie. Il y a des épreuves épouvantables en effet mais vu de l’autre côté, cette souffrance semble être vue comme un moyen, un enseignement qui permet à l’âme de grandir plus vite.

Médium, est-ce un cadeau ou y a-t-il des aspects négatifs?
On est des capteurs d’ondes. Les bonnes comme les mauvaises. On est ultra sensible. On ressent tout. Il y a par exemple des lieux très chargés comme des hôtels ou des territoires où je ne peux plus mettre les pieds. J’ai la tête qui tourne, je manque de tomber dans les pommes... et cela peut parfois être un peu casse-pied ! Mais je l’accepte car cela m’offre plus d’avantages que d’inconvénients.
Selon vous, pourquoi les médiums et la communication avec l’au-delà sont, dans notre société, un sujet tabou qu’on aime tourner en ridicule ? D’abord parce que l’Eglise nous a interdit de toucher à ce dogme religieux. Ceux qui ont essayé d’aller voir de l’autre côté au Moyen-Age ont d’ailleurs été brûlés. Ensuite parce sont apparus tout un tas de médiums décrédibilisants avec un look d’une kitschitude absolue qui parce qu’ils ont cette faculté se prennent pour les rois du prodige. C’est ça qui est ridicule ! Je ne parle même pas de tous ces charlatans qui abusent la crédulité de leurs clients. Du coup, les médiums « normaux » ont tellement honte d’être amalgamés à ce genre d’énergumènes qu’ils exercent dans la plus grande discrétion.
Si chacun pouvait comprendre qu’il peut développer cette possibilité, les contacts avec l’au-delà deviendraient un acte banalisé, intégré à notre quotidien. C’est encore utopique mais cela viendra. Nous sommes à l’aube de la fin d’un monde, d’une nouvelle ère où la science et la spiritualité seront enfin réconciliées. C’est pour cela que j’ai accepté d’écrire ce livre malgré les railleries auxquelles je m’expose. Parce que je pense vraiment que c’est le moment. De l’autre côté, on m’a aussi dit : « Il est temps vas-y ! ».
Un Souffle vers l’éternité, Patricia Darré
Michel LAFON (Janvier 2012 ; 189 pages)   Source article INREES 

jeudi 26 janvier 2012

REMOTE VIEWING


Quand des intuitifs aident la justice
à résoudre des enquêtes

La technique de « vision à distance » est née aux États-Unis dans les années 70 sur la base des travaux scientifiques pour développer l'intuition et les perceptions. En France, cette méthode reste encore méconnue du grand public. Pourtant, officieusement, la police et la justice commencent à s’y intéresser.
Alexis Champion, docteur en informatique, est le directeur d’IRIS Intuition Consulting, une entreprise de recherche, de formations et d’application du Remote Viewing (RV), qu’il a lui-même fondée en 2008 alors qu’il était directeur de l’Institut Métapsychique International (IMI). Cette technique de « vision à distance » est née aux Etats-Unis dans les années 70 sur la base des travaux scientifiques pour développer l'intuition et les perceptions, principalement dans le but d’obtenir des informations spécifiques, relatives à une problématique définie. Une grande partie de ces recherches ont été financées par des organismes de renseignement comme la CIA ou la DIA qui, par la suite, ont créé une unité de renseignement pour les « espions psychiques » : c'est le fameux programme Star Gate.

En France, cette méthode reste encore méconnue du grand public. Pourtant, officieusement, la police et la justice commencent à s’y intéresser. Depuis 2008, les forces de l’ordre ont fait appel à IRIS Intuition Consulting pour des cas de personnes disparues et des affaires criminelles.

Selon vous, les forces de l’ordre collaborent-elles régulièrement avec des remote viewers et plus généralement avec des « intuitifs » ?
Il est en effet assez courant que des équipes d’enquêteurs fassent appel à des intuitifs mais le plus souvent de manière officieuse, évidemment. Depuis quelques centaines d’années, les forces de l’ordre -police et gendarmerie- collaborent avec des radiesthésistes pour résoudre des enquêtes. Cela peut être d’ordre criminel, comme trouver un corps, un suspect. Parfois, pour des cas difficiles où l’on manque d’indices, des voyants professionnels sont également consultés. Il arrive même parfois que ce soit directement le juge qui en fasse la demande mais cela se fait bien sûr en toute discrétion. Depuis 2008, et la création d’IRIS Intuition Consulting, les forces de l’ordre font aussi appel à des remote viewers.

Comment cette collaboration a-t-elle débuté ?
Notre équipe de viewers avait travaillé, de son côté, sur l’enquête d’une personne disparue à Marseille. Nous avions décidé d’envoyer nos résultats au chargé de police. Il les a trouvé très intéressants et nous a recontactés. On a alors commencé à collaborer avec ce commissariat sur cette affaire. J’ai ensuite été invité sur une émission de radio pour parler du remote viewing. Une équipe de police nous a contactés dans la foulée. J’ai alors été mandaté comme expert judiciaire pour qu’IRIS travaille avec cette équipe. La plus importante des affaires que nous avons eu à traiter a eu lieu il y a deux ans. Il s’agissait d’une affaire de meurtres avec violences sexuelles. Cinq viewers ont participé à ce dossier. Aux dernières nouvelles, l’affaire est toujours en cours.

Vos résultats sont-ils recevables par la justice ?
Oui, pour le tribunal qui nous a mandaté.

Avez-vous déjà aidé la police à faire arrêter un coupable ?
Je ne sais pas. On travaille complètement en aveugle. C’est-à-dire qu’on ne connaît rien de l’affaire sur laquelle on travaille et on ne demande aucune information préalable. Moins on en sait, mieux c’est car cela évite que la pratique du Remote Viewing ne soit influencée, polluée par le raisonnement. Nous devons uniquement être dans la perception, pas dans la déduction. Une fois nos informations livrées, on demande généralement au destinataire d’objectiver nos résultats, en notant leur pertinence. En moyenne, environ 70% des informations que nous lui fournissons sont jugées justes.

Pourquoi, selon vous, la collaboration des forces de l’ordre et de la justice avec des intuitifs (viewers, voyants, radiesthésistes) restent underground ?
Cela reste encore un tabou social. Les chargés d’enquête qui collaborent avec nous n’osent pas l’avouer de peur de passer pour totalement crédules. Dans 15-20 ans, je pense que le tabou sera levé. Mais le fait d’être nommé expert judiciaire sur une affaire est déjà un grand pas en avant !

Dans un article de notre magazine Inexploré (N°13), une journaliste nous a fait partagé son expérience lors d’une formation de remote viewing. La vision à distance serait donc une technique à la portée de tous ?
Tout le monde a en effet des capacités intuitives. Nous avons tous en nous cette part innée. Cela a d’ailleurs été démontré par méta-analyse statistique. Cette possibilité de l’esprit est comme un muscle dont les compétences se développent avec de l’entraînement. C’est comme l’apprentissage du piano : On peut tous prendre des cours mais certains montreront des prédispositions que d’autres n’ont pas. Et bien, après une formation, il y a en a qui exploiteront un certain panel de perceptions, alors que d’autres deviendront des Mozart du remote viewing ! 
Source article INREES 

mardi 17 janvier 2012

Le Dalai-Lama nous parle


Le Dalai-Lama nous parle
de Chögyam Trungpa

Chögyam Trungpa est un des premiers maîtres bouddhistes tibétains à avoir voulu partager son enseignement avec les Occidentaux… Le Dalai-Lama nous résume la vie de ce penseur hors pairs.
« C'est peu de temps après l'invasion du Tibet par la Chine en 1959, et l'exil d'un grand nombre de ses habitants, que l'on commença à inviter des moines Tibétains à travers le monde. Chögyam Trungpa Rinpoche fut l'un des premiers d'entre eux. Malgré sa jeunesse et son destin tout tracé, celui de prêtre au monastère de Kham, dans le Tibet oriental, ce jeune homme avait déjà entrepris l'intensif apprentissage de ceux que l'on avait reconnus comme étant des Lamas réincarnés.


C'est lors de ses études à l'Université d'Oxford qu'il développa une maîtrise du monde moderne et de ses codes, cette connaissance lui fut utile lorsque l'on commença à l'inviter à travers le monde afin qu'il enseigne sa propre tradition.

Lorsqu'il commence à enseigner aux États-Unis dans les années 1970, Trungpa Rinpoche touche l'esprit du public occidental. Ses livres, tel que « Au-delà du matérialisme spirituel », sont parmi les premiers succès littéraires traitants du bouddhisme tibétain. Les précédents ouvrages traitant de la question étant soit de sombres analyses académiques des textes traditionnels tibétains, soit des récits informes et délirants de voyageurs en quête de comtes exotiques, de magie et de mystères.

Cette tentative fructueuse de partager certaines des perspectives et des avantages de l'enseignement bouddhiste avec un public moderne, lequel pouvait facilement mettre en application ce savoir, eut beaucoup d'influence. Il est l'un des premiers Lamas à être connu et reconnu dans tout le monde occidental, c'est grâce à lui que le monde moderne a pu comprendre ce qu'était l'approche tibétaine vers la paix intérieure. »

18 mars 2004, Le Dalai-Lama

Source INREES

vendredi 6 janvier 2012


Boris Cyrulnik : Complètement psychiatre

L'auteur de l'article


Ecrivain, réalisateur et fondateur de l'INREES



Rencontre avec l’un des plus célèbres psychiatres français. Un homme qui n’a eu de cesse de vouloir comprendre la vie, comprendre les tragédies de l’existence, comprendre comment les transformer.
Cet article est accessible dans son intégralité uniquement aux abonnés INREES
Après la seconde guerre mondiale, survivant de la Shoah, vous vous taisez pendant 40 ans. Pourquoi ce déni ? Qu’est-ce que vous avez vécu ?
Je ne me suis pas tu : on m’a fait taire. Quand je racon­tais ce qui m’était arrivé pendant la guerre, ou bien les gens ne me croyaient pas, ou bien ils éclataient de rire, ou encore ils me disaient : « Oh ! les Juifs, arrêtez de vous plaindre, nous aussi on a souffert, nous non plus on n’avait pas de beurre ! » J’ai entendu cette réflexion, et beau­coup de survivants de la Shoah l’ont entendue. Quand on compare ce qui s’est passé – les crimes impensables qui se sont produits pendant la Shoah – et la réaction dérisoire des gens, ça fait taire.


Ne pas parler d’une expérience vécue affecte-t-il notre mémoire de l’événement ?
La mémoire n’est pas le retour du passé, c’est la repré­sentation du passé, un acte de reconstruction. On se rappelle de morceaux de choses vraies que l’on réamé­nage de manière cohérente. Parfois, ce qui arrive est tel­lement fou, tellement impensable, qu’on est obligé de le réaménager. Comme d’être dans le coma, ou près de la mort, ce n’est pas normal ; c’est une situation excep­tionnelle, extrême. Les gens qui font ces expériences en parlent un peu, et quand ils voient la réaction des autres, ils se taisent. Et quand ils se représentent ce qui leur est arrivé, ils font probablement ce que j’ai fait : ils ne mentent pas, mais arrangent la représentation de ce qui leur est arrivé.

Vous avez 6 ans et demi, vous êtes arrêté avec d’autres personnes et enfermé dans une synagogue. L’objectif de ce regroupement est la déportation, mais vous l’ignorez. Il y a d’autres enfants, un petit groupe, et vous savez que vous ne devez pas rester avec eux, c’est très fort, cette certitude. Est-ce une sorte d’intuition ?
Je ne sais pas. Ce qui est clair c’est que je ne voulais pas aller sur cette couverture, avec les autres enfants, parce que j’avais compris que c’était dangereux, et qu’il fallait que je sois tout seul pour me sauver. Je l’avais com­pris, ou je l’avais senti ? Ça n’est pas pareil… Je crois que je l’avais senti, plutôt… Dans le groupe, j’aurais été contraint d’obéir à cette dame qui s’occupait d’une trentaine d’enfants – ils sont tous morts par la suite. J’avais senti qu’il ne fallait pas que je reste près d’elle parce qu’elle était dangereuse. Il y avait la couverture, les boîtes de lait Nestlé, des tas de pièges à enfants – le lait concentré sucré, c’est un piège à enfants. Donc je me suis retrouvé tout seul, et je regardais comment les portes s’ouvraient, je regardais les fenêtres. C’était clair comme sont claires les sensations ; je ne pense pas que c’était le résultat d’un raisonnement. Vous avez dit intuition ; moi je dirai sensation. J’avais le sentiment – voilà, c’est ça – j’avais le sentiment que je ne devais pas rester là si je voulais reprendre ma liberté. J’ai fait plusieurs tentatives qui ont échoué et se sont soldées par des coups de pied aux fesses, des coups de crosse ; et puis une a marché.

Sentiment ou intuition ?
Intuition, c’est un mot que je n’aime pas trop. Le senti­ment, c’est une émotion provoquée par une représenta­tion : je perçois cette dame, je perçois la porte, je vois les hommes en armes, la porte qui se ferme, des gens qui rentrent, certains pleurent, des gens dorment par terre, on parle beaucoup de mort… c’est une forme d’intel­ligence préverbale. Avant la rationalité – pas au-delà. On pressent, on sent avant la parole. Ça n’est pas une rationalisation, mais une forme d’intelligence.

Les enfants sont-ils naturellement plus enclins à écouter cette forme d’intelligence que les adultes ?
Absolument. Les enfants perçoivent de manière aiguë et intense ce qui devient engourdi et passe au second plan chez les adultes. Entre adultes, on s’explique, on parle, et quand je parle, j’oublie de regarder vos gestes, comment vous êtes habillé. Enfant, on attache beau­coup d’importance à la moindre mimique. Des enfants sont attirés par certaines personnes – ils ne sauront pas dire pourquoi – et seront effrayés par d’autres adultes, et ils ne sauront pas dire pourquoi non plus. N’empêche que pour eux, c’est un sentiment très clair ! C’est une forme d’intelligence : « Tiens, il me parle d’une curieuse manière, j’ai peur de ce monsieur, je m’éloigne » ; ou au contraire : « Tiens, il est sympa, je vais m’approcher de lui. » Pour les enfants c’est clair, mais c’est préverbal. Chez les adultes, cette forme d’intelligence préverbale est engourdie. Nous, adultes, attachons beaucoup d’importance à nos explications, ce qui nous trompe, d’ailleurs ! Parce que l’on peut mentir, se tromper, par­tager une erreur.

Comment définiriez-vous la normalité ?
Je ne la définirais pas ! Parce que ce qui est normal dans un contexte ne l’est pas dans l’autre, parce que ce qui est normal dans une culture ne l’est pas dans l’autre.

Alors au-delà de cette notion de normalité qui est effectivement très vague, comment définiriez-vous la pathologie ?
Je ne la définirais pas non plus. J’avais un ami qui était autiste Asperger et qui me racontait son enfance : il était hors norme parce qu’il avait une mémoire auditive stupéfiante, il était capable de performances mathéma­tiques incroyables ! J’ai vu à Nice un petit garçon de 12 ans qui faisait des démonstrations de physique devant des profs d’université. Il allait au tableau, et écrivait à toute allure. A un moment un prof lui dit : « Je te suis jusque-là, mais après telle étape je ne te suis plus. » Le gosse jette la craie, fait une colère et part en disant : « Pour­quoi tu te moques de moi ? T’as pas le droit de m’humilier, t’as pas le droit de te moquer de moi ! » A 12 ans, ce gosse avait compris ce que des profs d’université n’arrivaient pas à comprendre, et pour lui ça paraissait tellement évident qu’il était convaincu que le prof se moquait de lui ! On est là dans une situation anormale : anormal ne veut pas dire pathologique. Mais ces enfants sont difficiles à élever parce qu’on ne comprend pas leurs réactions, on se coordonne mal avec eux, et on laisse se développer des circuits neurodéveloppementaux anor­maux. Ca peut devenir une pathologie – pathos veut dire souffrir.
Le terme de malades mentaux est rarement pertinent. Il peut l’être quand il y a une encéphalopathie, un trauma crânien, une méningite, des troubles médicaux, des troubles psychiques avec hallucinations, mais c’est loin d’être la majorité des cas. Quand les gens sont anxieux, est-ce qu’on peut parler de maladie mentale ? Qui peut prétendre n’avoir jamais d’angoisses ? Personne ! La souffrance fait partie de la condition humaine. On éprouve tous ça un jour ou l’autre. Quand on court, on est essoufflé, si on ne mange pas on est affamé, si on ne boit pas on est déshydraté. Vivre, être humain, c’est avoir des souffrances physiques et des souffrances morales. Je ne crois pas que grand monde y échappe… Le pathologique est normal.

La manière dont on aborde la folie dans le travail psychiatrique en France n’est-elle pas complète­ment inadaptée ?
Complètement. Mais c’est en France, vous l’avez bien dit, parce qu’en Suisse où j’ai travaillé, ou à Sherbrook au Canada, qui est une université extraordinaire, on apprend aux psychologues, aux médecins à établir des relations avec les gens, plutôt qu’à coller des étiquettes. Avec un schizophrène, vous allez établir une relation étrange, à laquelle vous devez vous familiariser pour ne pas faire de mal à la personne qui vous est confiée. Cela s’apprend.

Qu’est-ce qu’un schizophrène ?
L’OMS dit que quelles que soient les cultures, 1 % de la population est atteinte de schizophrénie. C’est un argu­ment en faveur de la génétique puisque non dépendant de la culture. Et pourtant, dans les pays en guerre, ou au sein de populations en migration, on compte 2,7 % de schizophrènes – c’est beaucoup ! Ça veut dire que dans un pays en paix, 1,7 % de gens ont un potentiel schi­zophrénique mais ne deviennent pas schizophrènes. On ne peut donc pas séparer la nature et la culture, les deux sont en transaction constante. On peut imaginer un déterminant peut-être génétique, un déterminant dans le développement à coup sûr, ensuite, des gens devien­nent schizophrènes après une encéphalopathie, d’autres après des émotions trop fortes – des dissociations post-traumatiques par exemple : il y a une telle horreur qu’ils se mettent à délirer. Dès quatre ans, un être humain devient capable de se décentrer de lui-même pour se représenter le monde d’un autre. A quatre ans, l’en­fant doit pouvoir comprendre : « Tiens, elle va se fâcher, tiens, il m’invite au jeu », sans que des mots aient été dits. Or, un schizophrène, ou un enfant autiste, n’est pas capable de ces performances, probablement parce que quelque chose s’est arrêté dans le développement de son empathie : l’aptitude à se décentrer de lui-même pour se représenter le monde d’un autre. Ça peut être dû à un isolement sensoriel, à une maladie – génétique, neurologique, on ne sait pas. On sait qu’un grave trau­matisme mal supporté arrête le développement de l’em­pathie. Un schizophrène, par définition, est psycho­tique, c’est-à-dire qu’il reste prisonnier de son monde, il répond à ses hallucinations, à ses voix, à ses impulsions, et il est difficile d’entrer dans son monde, parce qu’il ne perçoit pas celui des autres.

Avez-vous observé chez ces personnes qui ont un rapport biaisé avec les autres, une forme de capa­cité de surconnaissance ?
On croit par exemple que les enfants autistes ne nous regardent pas parce qu’ils ne soutiennent pas le regard – ça les effraye. Alors ils font des mouve­ments, évitent le regard, mais en fait, comme ils ont une hyper-mémoire, si on établit une bonne relation avec eux, on réalise qu’ils ont tout vu. Ils ont une hyper­perception des autres, mais elle est étrange, elle n’est pas partageable. Parce qu’ils sont hors norme, ils perçoivent des choses que nous percevons moins bien qu’eux, ou autrement.

Est-ce que vous avez observé des cas où parfois ces perceptions-là étaient vraiment inexplicables à vos yeux ? Par exemple des patients qui auraient vu ce qui se passe dans un autre endroit ?
A l’hôpital de Digne, c’était un schizophrène qui gar­dait mes enfants – il adorait les bébés. Un jour, un pavillon de l’hôpital se fissure. Les architectes arrivent et le schizophrène, qui passait par-là, leur dit : « Regar­dez, ici les feuilles ne sont pas les mêmes, il y a de l’eau qui passe là-dessous, on ne voit rien, mais il y a de l’eau je vous le dis, je le sens ! » Personne ne tient compte de lui ; « C’est un malade ». On répare le pavillon… qui se fissure à nouveau. Alors on fait un forage. Et il y avait de l’eau ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Probablement que dans son monde de schizophrène, il percevait des choses que nous, dans un monde de parole partageable, engourdis par nos représentations verbales, nous avons oublié de percevoir. Les animaux perçoivent des tas de choses. Par exemple, avant le tsunami en Birmanie, les éléphants ont fui la côte et sont montés vers les hauteurs, et les hommes et les femmes qui vivaient à leur contact les ont suivis et ont été protégés. Donc il y a des manières de percevoir qui sont parfois meilleures qu’un capteur technique !

De nombreuses personnes disent percevoir ce que les autres pensent, ou des choses que d’autres ne perçoivent pas ; et certains en parlent comme d’une souffrance…
Je suis convaincu que ce ne sont pas forcément des psychotiques. Les psychotiques font de moins bonnes performances. Je crois qu’il y a des gens qui sont hyper­sensibles, hyperesthésiques, ils perçoivent le moindre petit signe du corps de l’autre. Ce sont des gens qui, effectivement, ont un mode de connaissance qui peut les faire souffrir. Nous, nous réduisons nos perceptions en un monde qui est clair et facile à comprendre – alors qu’eux perçoivent trop de choses. Cela va déclen­cher des confusions, des angoisses. Il y a des gens, les enfants élevés en carence affective par exemple, qui deviennent hypersensibles au moindre geste du corps de l’autre. Comme ils ont été battus ou abandonnés, je suis convaincu qu’ils ont les sens aiguisés par des souffrances précoces, et qu’ils gardent une manière de percevoir que nous avons fini par engourdir. Ça ne veut pas dire qu’on ne perçoit pas, mais on n’en est pas conscient, car ça a été engourdi par la parole, la culture.

La voyante Maud Kristen évoque son enfance très difficile pour proposer une explication à l’émer­gence de ses capacités perceptives. Enfant, pour se protéger, elle devait savoir ce qui allait lui tomber dessus.
Cela me rappelle beaucoup de cas d’enfants maltraités qui deviennent hypersensibles. Je pense par exemple à une patiente dont le père était alcoolique : quand il n’avait pas bu, elle l’aimait beaucoup, et lui sautait au cou quand il rentrait. Et quand il avait bu il gueulait, titubait, cassait tout, elle avait très peur de lui. Elle ramassait des raclées très fortes, donc elle se cachait. Et elle me dit : « La manière dont la porte claquait, le bruit que faisait la clé dans la serrure, je savais s’il avait bu, ou pas. Même si je me trouvais deux pièces plus loin, au bruit de la porte, je savais comment il était. » Un enfant qui se développe bien n’a pas besoin de faire des signes avec ces bruits-là. Papa rentre, je lui saute au cou, et puis voilà, c’est tranquille.

Avez-vous été confronté à des expériences extraor­dinaires, c’est-à-dire quelque chose qu’aujourd’hui vous n’arrivez toujours pas à expliquer ?
Dans ma famille, j’avais un tuteur qui est mort d’une tumeur cérébrale. Il s’était séparé de ma mère d’accueil, et deux jours avant sa mort, son ancienne femme – ma mère d’accueil donc – m’a téléphoné en me disant : « Je viens de voir Emile en rêve avec des pansements autour de la tête, qu’est-ce qui se passe ? » Elle ignorait qu’il était malade. Comment avait-elle fait pour le savoir, le mettre en rêve, être affolée par ce rêve au point de me téléphoner ? Il se passait quelque chose, elle ne savait pas quoi ; pourquoi ce rêve qui correspondait à la réa­lité ? Les pansements autour de la tête – il avait une tumeur cérébrale. Comment l’expliquer ?

Cette expérience vous met dans quel état d’esprit ?
L’étonnement… Le doute est excitant, c’est le plaisir du roman policier : non pas un mystère, mais une énigme. Il y a quelque chose à comprendre ; oui, le doute est excitant.

On rapporte beaucoup de cas similaires, et il sem­blerait que plus les liens familiaux sont resserrés, plus les gens semblent percevoir ce qui arrive aux autres.
Totalement d’accord – et même entre espèces diffé­rentes. Quand j’étais psychiatre, je rendais visite à un monsieur à la retraite qui avait un grand chien roux à poils longs, un beau setter irlandais, très doux, très gentil. Son propriétaire faisait des bouffées délirantes à répétition. Quand il était bien, la plupart du temps, et que je sonnais, je voyais le chien courir vers moi, sau­ter, me faire la fête ; mais lorsque je sonnais et que le chien ne courait pas, je savais que son propriétaire fai­sait une bouffée délirante. Le propriétaire finissait par apparaître, me reconnaissait, j’entrais et le chien était caché sous l’armoire. Quelque chose était passé – j’allais dire d’âme à âme (rires) – entre l’esprit du propriétaire et la perception sensorielle du chien. Et dès que le pro­priétaire allait mieux, il se remettait à courir, à faire la fête. Je pense qu’il y a la même chose dans les couples mère-enfant et dans les couples hommes-femmes qui se connaissent bien. Un jour, un mari amène sa femme à ma consultation. Il me raconte qu’il travaillait dans son bureau et qu’à un moment, lorsque sa femme est passée dans le couloir, il a ressenti comme un choc électrique, il ne sait pas dire pourquoi mais il a été pris d’une angoisse. Il s’est levé et a trouvé sa femme en train de faire des incantations au lustre. Comme le chien, il avait perçu une étrangeté de comportement quand sa femme était passée dans le couloir. Il avait senti que quelque chose de grave se produisait : effectivement elle avait fait une bouffée délirante, ce qui, en psychiatrie, est très spectaculaire : c’est la folie de cinéma – mais c’est aussi ce qu’il y a de plus facile à soigner. Cependant, sans soins, cela aurait pu évoluer vers une chronicité. Après quelques jours de traitement, tout est rentré dans l’ordre. L’étrangeté est que le mari ait senti le drame sans savoir de quoi il s’agissait.

Ne pensez-vous pas que, devant certains types de comportements extraordinaires, on manque d’ou­tils cliniques ?
Pour faire des hypothèses autres que « délirants », « men­songes », « escrocs », il n’y a pas d’outils de réflexion ; les gens qui en témoignent sont étiquetés. Oui, on manque d’outils, c’est sûr, d’outils théoriques, de réflexion, donc d’outils cliniques et paracliniques.

Est-ce que pour vous la « folie » est un autre regard qui est proposé sur la réalité ?
Je n’aurais pas dit « sur la réalité », puisque la réalité est folle ; j’aurais dit « un autre regard sur les mondes mentaux ». Il y a mille et une manières d’être humain. Je pense que ce que l’on appelle la « folie » nous aide à comprendre beaucoup de potentiels humains encore inexplorés.

Est-ce que vous, à titre personnel ou professionnel, vous vous êtes intéressé à des gens qui intervien­nent sur des patients un peu similaires aux vôtres – je pense à des guérisseurs, des exorcistes…
J’ai souvent vu dans d’autres cultures des chamanes, des prêtresses, et d’autres conceptions de ce que nous appe­lons « folie ». Mais dans notre culture occidentale, nous avons pris le pouvoir technique grâce à la fragmenta­tion du savoir. Et nous en sommes venus à oublier que l’homme est un tout, et qu’il n’est pas fragmentable. Il a besoin de relier ses expériences les unes aux autres pour comprendre le monde qui l’entoure.

Avez-vous peur de la mort ?
Non… mais ça me ferait suer de ne plus vivre !


jeudi 22 décembre 2011


Fabrice Midal vous répond sur la méditation

Commencer la méditation, l’idée est séduisante, mais vous ne savez pas toujours comment vous y prendre. Fabrice Midal, philosophe spécialiste du bouddhisme et fondateur de l'Ecole occidentale de Méditation, répond à quelques unes de vos questions.
Quelle est la différence entre réfléchir et méditer ?
Réfléchir implique de penser à quelque chose, tandis que méditer consiste à être ouvert à tout ce qui se passe, aux sensations, aux pensées et aux émotions qui nous traversent. Nous ne nous occupons pas du contenu des expériences que nous traversons, nous n’essayons pas d’en tirer une conclusion, de les analyser, mais simplement nous faisons attention à leur manière d’être.
Par cet exercice nous découvrons que nous sommes souvent peu attentifs à ce qui nous arrive, vivant comme en pilotage automatique — et donc peu en rapport à notre propre vie.
Privés d’un rapport réel et vivant à ce que nous vivons, nous prenons bien souvent trop au sérieux les pensées et les émotions qui nous traversent. Pourtant, ce n’est pas nécessairement parce que vous ressentez de la colère que la personne en face de vous exagère ! Méditer permet d’établir un lien plus sain et plus juste à ce que nous vivons, moment après moment, jour après jour. 
source INREES 

jeudi 15 décembre 2011


Corps-Esprit : Notre potentiel

Nous redécouvrons ces dernières années le pouvoir de l’esprit. Les conseils de méditation pleuvent. Les approches médicales qui considèrent le pouvoir des croyances font florès. La quête de la bonne santé explique en partie ce succès. Mais cette évolution nous emmène bien au-delà.

© Caitlin Worthington
La relation corps-esprit… Voilà une superbe question. C’est ce que je pensais lorsque voici quelques semaines, j’entamais lectures et interviews en vue d’écrire cet article. Sommes-nous notre corps ou avons-nous un corps ? Faut-il parler de dualisme, c’est-à-dire de séparation entre le corps et l’esprit ? Sinon comment comprendre l’unité corps-esprit ? Comment, en dépit de toutes les évidences qui suggèrent le contraire, en sommes-nous venus à considérer que nous sommes uniquement des corps, qui peuvent être entretenus et se détraquer, comme des vélos ou des voitures ?

Toutes ces questions m’agitaient depuis déjà un moment quand les « vacances » arrivèrent. Enfants, amis et parents réunis, un moment attendu chaque année. Me voilà, au milieu des conversations, des sollicitations et tâches diverses, à essayer de trouver le calme et le silence pour travailler… Cela crée une pression chaque jour un peu plus considérable. Je dors moins bien, me réveille tôt, sens des tensions grandir dans le haut du dos et la région du plexus solaire. Au bout d’une dizaine de jours, je passe une nuit avec des maux de ventre, le coeur qui bat dans la poitrine, une légère fièvre, des nausées. Un malaise suffisamment fort pour que le spectre de la bactérie e-coli, matraquage médiatique oblige, me traverse fugitivement l’esprit. Je respire. Petit « insight » en forme de clin d’oeil : je suis en train de vivre mon sujet !
A partir de ce moment, le malaise disparaît, mais pas le stress. Une observation plus attentive m’apporte une information supplémentaire : quelles que soient les circonstances, le stress est lié pour moi à la performance. Sans stress maximal, comment écrire de bons articles ? Voilà ma croyance.
Ce qui est en jeu dans la relation corps-esprit, ce n’est pas de faire un joli pied de nez rhétorique à Descartes, en se fondant sur les recherches des vingt dernières années et les approches thérapeutiques qui ont fleuri. Ce qui est en jeu, c’est de changer d’abord de regard sur l’expérience de chaque jour, chaque heure, chaque minute. Puis de changer l’expérience elle-même. Et ultimement de changer. D’aller vers un comportement qui apporte plus de satisfaction, qui soit plus en accord avec l’idée qu’on se fait du bonheur, des relations aux autres. Ce qui est en jeu, dans la relation corps-esprit, c’est l’être humain qu’on devient.

C’est précisément le chemin qu’empruntent des médecins comme Thierry Janssen, des chercheurs comme Richard Davidson, des thérapeutes comme Michel Odoul : le corps n’est plus une donnée de base dont nous sommes le jouet victimaire. La physiologie est non seulement sensible à l’esprit, mais elle le reflète, le symbolise, l’exprime, en quatre mots : le corps est l’esprit. La physiologie est l’esprit. L’esprit est la physiologie. Ceci depuis les pensées en apparence les plus simples jusqu’au point élevé de « l’âme » ou des plus hautes valeurs humaines, selon la terminologie employée.
Quand je pense, des pieds à la tête, ma matière danse.
Il ne s’agit pas ici de nier les facteurs biologiques, le bien-fondé de la médecine moderne et ses succès. En pleine épidémie de choléra en Afrique, quelles que soient les prières des fidèles à l’église ou à la mosquée du coin et le niveau d’optimisme général de la population, rien n’est plus rassurant que de voir se déployer les tentes des humanitaires et des soignants, les blouses blanches et les antiseptiques. Mais évoluer, élargir le champ, ne signifie pas exclure. On peut s’ouvrir aux expériences, les intégrer sans renier ce qui est déjà établi. Encore faut-il accepter que ces expériences soient possibles et utiles. Or, le corps-esprit a un tel potentiel comparé à l’utilisation pauvre, pour ne pas dire indigente, qui en est souvent faite, qu’on a du mal à imaginer quelle distance nous sépare… de nous-mêmes.


Le divorce consommé


La question des rapports entre corps et esprit occupe les philosophes depuis l’Antiquité. Avec Descartes, qui les opposa en termes de substance, l’idée de la séparation prévalut. C’est à la matière que devait désormais s’intéresser la science, laissant l’âme – les émotions – au domaine des religions. Âme, esprit, autant d’invisibles qui allaient peser de moins en moins lourds dans les approches scientifiques et médicales ! « Au XIXe puis au XXe siècle, nous avons fait preuve d’une volonté de plus en plus matérialiste de comprendre le monde matériel pour le contrôler, le dominer ; ce sont les débuts de l’industrialisation et de la recherche scientifique qui cherche à analyser le vivant en le décortiquant, en séparant tout », explique le médecin Thierry Janssen (voir l’interview page 52) qui souligne « la vision à l’époque très dualiste de la réalité ». Si le dualisme entre corps et esprit reste un sujet de débats théoriques, dans les représentations et en science, le corps-objet prévaut. En témoigne cet exemple d’un de mes proches, malade du foie dont les bilans présentent des déséquilibres importants et à ce jour inexpliqués, souffrant d’une anxiété extrême en toute circonstance, d’allergie et d’asthme. De longs mois ont passé, à faire des examens, des analyses sanguines poussées jusqu’à l’IRM, sans qu’aucun spécialiste pose une seule question ayant trait à un facteur psychosomatique.
Hors du domaine médical, ces représentations du corps-objet sont également prégnantes. On cherche par toutes sortes de techniques à modifier l’apparence du corps : chirurgie esthétique, régimes, musculation… Un grand nombre de ces usages visent à obtenir, indirectement, un mieux-être spirituel, plus d’amour, de considération, d’aisance en société, en un mot : de bonheur.
Or, si le fait de s’apprécier physiquement contribue effectivement au bonheur, il a été prouvé qu’en fait notre apparence physique conditionne très peu notre degré de contentement. La causalité marche en sens inverse : Plus nous sommes enthousiastes, positifs et optimistes, et plus nous nous trouvons beau ! Dans cet équilibre entre les différents facteurs, la génétique entre en ligne de compte pour 50%, le physique pour 10% ; 40% nous appartiennent et nous pouvons les utiliser pour orienter notre vie.
source INREEES

mardi 15 novembre 2011

Stéphane Allix


Stéphane Allix

Ecrivain, réalisateur et fondateur de l'INREES



Depuis près de vingt ans, je poursuis inlassablement la même enquête : comment le monde fonctionne-t-il ? Qui sommes-nous donc ? Qu’est ce que la réalité ? Rien d’autre ne compte plus pour moi que l’exploration de ces frontières, l’exploration de l’inconnu.


Biographie de Stéphane Allix


Écrivain et réalisateur, Stéphane Allix est devenu journaliste en rejoignant clandestinement, à 19 ans, en 1988, les résistants afghans en lutte contre l’occupant soviétique. Durant les années 90, il a voyagé à travers le monde, réalisé des films, et écrit plusieurs livres. Il a couvert différentes guerres, en Somalie, au Cachemire par exemple ; beaucoup en Afghanistan. Ses enquêtes l’ont amené à s’intéresser à des sujets que peu de journalistes ont traités en profondeur, comme les routes du trafic d’héroïne entre le Croissant d’or et l’Europe ou l’émergence du mouvement des taliban. Ce faisant, il a acquis une solide expérience de journaliste d’investigation.

Entre 2000 et 2001, il a été le fondateur puis le Directeur de l’antenne afghane de la Société des Explorateurs français à Kaboul, Afghanistan. Depuis 2003, il est engagé dans l’étude et la recherche sur les conséquences de la révolution scientifique en cours. Cela passe par une approche comparée de disciplines telles que la psychiatrie, la physique quantique, la biologique, l’astrophysique, avec les expériences inexpliquées, les connaissances traditionnelles ou encore les savoirs chamaniques… Il a ainsi découvert qu’il était possible d’appliquer des méthodes d’enquête rigoureuses aux sujets inexpliqués qui jusqu’alors n’étaient pas abordés avec beaucoup de sérieux. Loin de mettre à jour les explications rationnelles attendues, il a été obligé de constater le caractère obstinément extraordinaire de tant de phénomènes insolites. Après des années d’enquête, de multiples entretiens avec des scientifiques, tant d’études, de rapports scientifiques, de livres décortiquées, il vu apparaître une cohérence entre tous ces différents phénomènes. Mais au-delà, il a réalisé combien le témoignage humain peut être une porte d’accès d’une richesse insoupçonnable vers des dimensions nouvelles de la réalité. À l’aide d’une méthodologie rigoureuse et irréprochable, il est scientifiquement possible d’explorer le récit de ces innombrables témoins, et d’en tirer une connaissance utile. C’est que qui l’a incité à fonder l’Institut de Recherche sur les Expériences Extraordinaires, l’INREES.

Stéphane Allix préside aujourd’hui l’INREES tout en poursuivant sa carrière d’écrivain. Il est en outre l’auteur et animateur de la série de documentaires « Enquêtes Extraordinaires » sur M6.


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